À l'horizon 2020, Antoine Lesné, responsable de la Recherche et de la Stratégie de SPDR continue de s'attendre à ce que la dette en devises locales des marchés émergents (EM) affiche de belles performances, comparée à d'autres stratégies. Avec une première étape d'accord commercial entre la Chine et les États-Unis, un certain nombre de facteurs de soutien convergents pourrait soutenir les expositions de dette émergente.

Antoine Lesné évoque en premier lieu le différentiel de croissance économique entre pays développés et émergents. Les pays émergents devant rebondir à 4,6% de croissance en 2020 contre 1,7% pour les économies développées d'après State Street Global Advisors.

Le responsable de la Recherche et de la Stratégie de SPDR  cite également les politiques accommodantes des Banques centrales des pays émergents et développés – ces dernières réinjectant des liquidités dans le système. 

SPDR met par ailleurs en avant une inflation plus faible au sein des émergents, qui entraîne de facto une augmentation du différentiel de rendement réel, soutenant les flux d'investisseurs à destination des EM,

Antoine Lesné souligne enfin les devises émergentes sous-évaluées par rapport au dollar américain.

Parmi tous les facteurs cités, celui de la monnaie demeure néanmoins le plus complexe, estime le professionnel.

La couverture complète des devises émergentes reste onéreuse car le différentiel de taux court par rapport à l'euro reste assez élevé (4,1%). D'un point de vue pratique enfin, plus de 50% de l'indice n'est accessible que via des contrats à terme non livrables, qui doivent posséder un collatéral en contrepartie dans le cadre de la réglementation EMIR.

Chaque affaiblissement du dollar américain a historiquement conduit à des flux en direction de la dette émergente. Au cours des derniers mois, les commentateurs de marché ont commencé à appeler de leurs vœux la fin de " l'ère du dollar ".

Mais un dollar plus faible affecte potentiellement les investisseurs investis en euros, observe Antoine Lesné.

Pour cette raison, il pense qu'une couverture contre un éventuel affaiblissement du dollar par rapport à l'euro pourrait profiter aux investisseurs, tout en leur permettant de profiter de l'appréciation de la monnaie émergente par rapport au dollar.