La contraction de l'économie de la zone euro sera moins forte que ne le laissent penser certaines projections mais la reprise sera lente, montre lundi l'enquête trimestrielle de la Banque centrale européenne (BCE) auprès des prévisionnistes professionnels.

Elle conclut que le produit intérieur brut (PIB) des 19 pays ayant adopté la monnaie unique devrait se contracter de 5,5% cette année puis rebondir de 4,1% l'an prochain, dans l'hypothèse d'une levée en mai et juin des restrictions à l'activité liées à la pandémie de coronavirus.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré jeudi dernier que le PIB de la zone euro pourrait se contracter de 5% à 12% cette année. L'enquête publiée lundi suggère donc que les prévisionnistes interrogés penchent davantage en faveur du scénario le moins sombre de la banque centrale.

"La description la plus appropriée du profil de prévisions du niveau global du PIB est probablement celle d'une 'encoche', c'est à dire une baisse brutale à la fin du premier trimestre et au début du deuxième, puis d'une reprise plate et étirée, qui nécessiterait un délai assez important pour revenir aux niveaux pré-virus", explique l'enquête, menée entre le 31 mars et le 7 avril.

L'inflation dans la zone euro est désormais attendue à 0,4% cette année, soit trois fois moins que dans l'enquête précédente il y a trois mois, et entre 1,2% et 1,4% en 2021.

Les projections à l'horizon 2024 restent inchangées avec une croissance à 1,4% et une inflation à 1,7%.

"La plupart des répondants ont aussi indiqué que tout retour à la normale serait probablement graduel et que la normalité ne serait probablement pas atteinte avant le troisième trimestre", précise l'enquête.

(Balazs Koranyi, version française Marc Angrand)