Zurich (awp) - Le bitcoin est une "bulle pure et simple", a estimé l'ancien vice-président de la Banque nationale suisse (BNS), Jean-Pierre Danthine, se joignant au concert des nombreuses voix critiques à l'égard de la cryptomonnaie. Ce dernier a notamment évoqué la discrétion que procure la devise électronique, qui a permis "d'importantes fuites de capitaux en Asie".

"Autant je suis intrigué par la technologie sous-jacente, la blockchain, autant le bitcoin me laisse sceptique", a déclaré au supplément Indices de l'Agefi paru lundi celui qui a été vice-président du directoire de la BNS de 2012 à 2015.

Pour l'actuel président de PSE-Ecole d'économie de Paris, "fondamentalement, le bitcoin ne repose sur rien de tangible, mais seulement sur une énorme crédulité qui se retourne contre celui qui en a fait preuve au mauvais moment. Car le pouvoir d'achat du bitcoin n'est basé sur rien".

L'anonymat garanti par les cryptomonnaies interpelle également M. Danthine. "Ce qui l'a nourri, c'est l'attrait de paiements électroniques totalement discrets. Et donc souvent illégaux", a-t-il souligné en évoquant les fuites de capitaux en Asie qui ont amené les gouvernements chinois et coréen à prendre des mesures contre les monnaies virtuelles.

La Chine a interdit récemment le négoce du bitcoin sur son territoire et la Corée du Sud y réfléchit, ce qui a entraîné une chute de la cryptomonnaie. La devises électronique a ainsi reculé d'un plus haut à près de 20'000 USD en décembre 2017 à environ 9900 USD mi-janvier 2018. Lundi vers 11h45, la cryptomonnaie se négociait autour de 16'800 USD.

Le gouvernement britannique a également appelé à réguler le bitcoin, confirmant que le sujet sera abordé lors du prochain G20 Finances en mars.

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