Artigiani della qualità

Poltronesofà, le groupe italien bien connu pour ses publicités percutantes et sa capacité à travestir quelque peu la réalité, fait flamber l'action du détaillant de mobilier britannique ScS. Le transalpin a en effet dégainé une OPA amicale à 270 GBX par action plus un dividende de 10 GBX. La valorisation de ScS Group flirte ainsi avec 100 M£.

De l'importance d'être bien nommé

Tout ce qui contient le mot "crypto" ou blockhain" en Europe se voit pousser des ailes depuis que le bitcoin a touché à nouveau la cible des 35 000 USD. La rumeur enfle sur l'imminence de l'approbation par la SEC des premiers ETF bitcoin. Des entreprises comme le français Crypto-Blockchain Industries ou le britannique Argo Blockchain sont propulsées vers le haut. Le bien nommé Bitcoin Group, coté à Francfort, aussi.

L'occasion de constater qu'il n'y a guère de représentants de la catégorie "Blockchain & Crypto" en Europe, du moins dans la nomenclature officielle. A l'international, les plus gros acteurs cotés sont les américains Coinbase et les deux trustes Grayscale Bitcoin et Grayscale Ethereum.

Le grand stratéguerre

Invesco a publié un papier selon lequel "les conflits militaires n'ont pas fait dérailler la croissance à long terme des actions". Le stratégiste Brian Levitt, qu'on peut probablement qualifier en l'occurrence de Grand Stratéguerre (ça doit vous parler si vous êtes aussi vieux que moi), a compilé les performances des actions pendant dix périodes de conflit. Il a pris pour référence le pic de risque géopolitique et le niveau de l'indice S&P 500 12 mois après ce pic. Voici le bilan :

Guerre
Source Invesco

En gros, les périodes retenues montrent que les conflits militaires (ou les événements brutaux, puisqu'on voit sur le graphique apparaître des attentats terroristes, qui n'ont quand même pas du tout les mêmes implications) sont généralement suivis de période de hause des indices. La moyenne est à 14,7% de hausse pour le S&P 500 un an après (17,7% pour la médiane). On a quand même un peu l'impression d'un mélange de choux et de carottes (par exemple, il semble un peu douteux de mettre en parallèle la crise des missiles de cuba, la guerre des Malouines et les attentats de Paris de 2015), mais bon soit, examinons aussi les moments de divergence.

En l'occurrence la guerre du Kippour de 1973, qui a été suivie d'une grosse récession et d'une chute marquée des marchés. Le point commun avec la période actuelle est évidemment le lieu et le protagoniste principal : Israël. Invesco souligne qu'il existe des différences importantes : les Etats-Unis avaient été durement frappés par l'embargo pétrolier des pays arabes, alors que le pays est relativement indépendant sur le plan énergétique désormais. A l'époque, l'inflation était à ses débuts et n'était pas en train de retomber comme c'est le cas actuellement. Et la Fed ne semble pas souffrir d'un déficit de crédibilité comme dans les années 1970. Il faut sans doute ajouter à cela le fait que la guerre du Kippour était une attaque coordonnée de l'Egypte et de la Syrie.

En conclusion, les événements violents n'empêchent généralement pas les indices de monter. Sauf parfois.