Buenos Aires (awp/afp) - Alors qu'il s'était légèrement repris la semaine dernière, le peso argentin a recommencé à chuter progressivement, avec une baisse de 2,88% jeudi, accumulant un recul 6,14% cette semaine.

Depuis avril, l'Argentine est secouée par une crise monétaire qui a fait perdre à sa monnaie plus de 50% de sa valeur au peso argentin.

Pour stabiliser une économie fragile, le gouvernement argentin s'est tourné vers le FMI qui lui a attribué en un prêt de 50 milliards de dollars sur trois ans.

La politique monétaire du gouvernement n'a pas permis jusqu'ici d'enrayer la crise du peso.

Jeudi, l'Argentine a publié son indice d'inflation pour le mois d'août, 3,9%, et on s'attend à pire pour le mois de septembre.

La hausse des prix annuelle va nettement dépasser les 40% en 2018, selon les estimations des instituts économiques privés.

"Août a été un mois négatif pour les pays émergents en matière financière et monétaire. La politique monétaire de la Fed et la politique commerciale de Donald Trump n'augure pas une amélioration à court terme", selon l'économiste Hector Rubini.

Alors qu'il s'était envolé en août au plus fort de la crise du peso, le risque pays est repassé sous la barre des 700 points (699).

Pour Fernando Izzo, économiste de ABC Mercado le peso "va pour l'instant continuer" de se déprécier.

L'Argentine attend dans les prochains jours un feu vert du Fonds monétaire international (FMI) pour l'accélération des versements de tranches d'un prêt de 50 milliards de dollars conclu en juin.

Pour freiner la chute du peso et stabiliser la 3e économie d'Amérique latine, le gouvernement argentin a un besoin pressant de liquidités.

La banque centrale a porté son taux directeur à 60%, sans pour autant parvenir à éviter la course au dollar. Quand l'incertitude économique augmente, les Argentins achètent en masse des dollars, craignant que leur épargne en pesos se dévalue, ce qui stimule la baisse de la monnaie argentine.

Pour convaincre le FMI, le président de centre-droit Mauricio Macri s'est engagé à mener un plan de réduction budgétaire drastique, avec un objectif de déficit budgétaire zéro l'an prochain.

La réduction du déficit budgétaire est la priorité absolue du gouvernement. Passé de 6% en 2015 à 3,9% en 2017, il devait passer cette année sous la barre des 3%.

Dans la rue, les manifestations se multiplient. Jeudi, ce sont les enseignants qui ont manifesté pour leurs salaires, laminés par une inflation incontrôlée.

afp/al