Même si ce genre de niveau parait un tantinet surréaliste à la lumière des développements économico-financiers ultérieurs, on oublie néanmoins un peu vite aujourd´hui que nombre d´éminents spécialistes tablaient à l´époque sur une poursuite de la hausse tendancielle des cours du brut ; Alexei Miller, le Président de Gazprom n´avait-il pas ainsi annoncé, non sans témérité il faut bien le dire, un baril à 250 dollars ?
Bulle ou pas bulle, telle n´est peut-être pas la vraie question tant il est vrai, au fond, que toutes les bulles procèdent d´une même matrice, la débauche de crédit, amère mère nourricière...

Dès lors, l´explosion façon Krakatoa de cette bulle-mère condamnait à la lapidation les cours du pétrole, marché cohérent s´il en est, tout comme il matraquera en temps utile l´immobilier d´Europe continentale, à moins bien sûr que l´on ne puisse considérer ce cloaque opaque, illiquide et, qui plus est, affligé de coûts de transaction grotesques, comme un marché en tant que tel...
Exprimé en d´autres termes, au moins le pétrole jouit-il, lui, d´un double et incommensurable privilège, tout à la fois caisse de (sur)résonnnance et force de rappel ultime des heurs et malheurs de l´économie planétaire.

Tout ceci doit conduire à relativiser le fait que le pétrole ahane quelque peu depuis le début du mois, la baisse de ses cours reflétant au fond bien davantage les doutes croissants du consensus quant aux chances d´une reprise économique rapide que des considérations trivialement spéculatives.
En clair et sans décodeur, si le baril a pu valoir en moins d´un an aussi bien 32 que 147 dollars, alors qu´importe au fond qu´il traite à 72 ou 60 ? Il n´y a en tout cas pas là de quoi s´arracher les cheveux !
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