L'Italie - le plus grand bénéficiaire du fonds de l'UE - entend utiliser une grande partie des quelque 200 milliards d'euros (217,56 milliards de dollars) qui lui sont dus pour des projets liés à la cohésion sociale et territoriale, notamment pour combler son profond fossé nord-sud.

Au moins 40 % de la dépense totale seront consacrés au sud.

Rome a toujours été notoirement inefficace dans l'utilisation des subventions européennes et a pris du retard dans l'investissement de l'argent du Fonds de relance qu'elle a jusqu'à présent reçu de Bruxelles.

Selon l'ISTAT, les fonds pourraient être utilisés pour mettre le nord et le sud sur un pied d'égalité dans 10 domaines clés, notamment le produit intérieur brut par habitant, l'éducation et la numérisation.

Cela contribuerait à endiguer l'exode des jeunes Italiens du sud à la recherche de meilleures perspectives économiques et professionnelles dans les régions du nord ou à l'étranger.

Le bureau a enregistré des taux d'emploi des jeunes dans les régions du sud bien inférieurs à la moyenne nationale depuis des décennies. Dans les zones urbaines à forte densité de population telles que Palerme, Tarente et Naples, seul un résident sur trois âgé de moins de 35 ans aura un emploi en 2021, a ajouté l'ISTAT.

L'ISTAT prévoit que la population du "Mezzogiorno" - les six régions méridionales de l'Italie plus les îles de Sicile et de Sardaigne - passera sous la barre des 20 millions d'habitants en 2030 pour la première fois depuis le début de ses relevés.

En outre, l'âge moyen des régions dépassera celui du centre-nord vers 2035 en raison de la migration des jeunes.

Les conséquences des retards dans le développement du sud accentuent les faiblesses de sa structure socio-économique par une sorte de "tsunami démographique", indique le rapport.

"Si l'on ne parvient pas à l'enrayer, les tendances en place pourraient conduire à une involution progressive et insoutenable du capital humain de la majeure partie de l'Italie du Sud."

Les problèmes ne se limitent pas au sud. Une main-d'œuvre en baisse et une croissance chroniquement stagnante affligent depuis longtemps la troisième économie de la zone euro.

Le manque de sécurité de l'emploi et de services de garde d'enfants abordables est souvent cité comme un frein aux naissances, tandis que le vieillissement de la population plombe la productivité, limite l'innovation et augmente les factures d'aide sociale.

L'Italie a enregistré moins de 400 000 naissances en 2021, le chiffre le plus bas depuis son unification en 1861, selon un rapport de l'ISTAT en septembre. Un scénario de base du bureau prévoyait que sa population passerait de 59,2 millions en 2021 à 54,2 millions en 2050 et à 47,7 millions en 2070.

(1 $ = 0,9193 euros)