Zurich (awp) - Le secteur immobilier suisse a résisté à la crise provoquée par la pandémie de coronavirus, selon la dernière étude publiée mercredi par la société de conseil Cifi. Si les rendements se sont tout de même érodés l'année dernière, ce domaine d'activité a mieux résisté que d'autres branches économiques.

La performance des rendements réalisée par les investisseurs a diminué et s'est établie fin 2020 à 5,8% pour les investissements directs dans le secteur, en repli de 0,4 point de pourcentage sur un an. La baisse est un peu plus marquée pour les surfaces commerciales, touchées de plein fouet par les fermetures ordonnées en raison de la pandémie. Dans ce domaine, la performance a diminué de 0,7 point à 4,5%.

Les performances les plus élevées ont été réalisées avec les investissements dans l'immobilier d'habitation où les rendements ont atteint 6,7% (-0,4 point) et les surfaces à usage mixte (6,0%, -0,2 point).

"L'immobilier reste un investissement attrayant au vu de la volatilité des marchés actions et des incertitudes quant à l'évolution économique", ont souligné les spécialistes de Cifi. Selon ces derniers, "l'immobilier s'est avéré plus résilient que d'autres secteurs".

Les experts expliquent le repli de la performance par un ralentissement des revalorisations, qui affichaient fin 2020 une croissance de seulement 2,7% après 3,0% fin 2019. Dans le détail, l'immobilier d'habitation a profité d'une accélération de 3,6% (-0,3 point), suivi par les surfaces à usage mixte (stable à 3,0%), tandis que les surfaces commerciales n'ont affiché qu'une progression de 1,4% (-0,5 point).

Les revalorisations ont en effet fait l'objet d'une prudence accrue, notamment pour les surfaces de bureau. De nombreuses entreprises ne savent ainsi pas de combien de mètres carrés elles auront besoin à l'avenir, en raison de la tendance au télétravail.

La pandémie de coronavirus et ses répercussions économiques ont néanmoins affecté le secteur. La part des loyers "non réalisés" (loyers théoriques moins les loyers effectivement encaissés, auxquels s'ajoutent les taux de vacance, les baisses et les pertes de loyers) avec les surfaces commerciales a ainsi atteint 12,1% dans le canton de Genève, contre seulement 7,2% en 2019. Dans celui de Zurich, ce pourcentage s'est hissé à 7,1%, en hausse de 1,2 point.

Les propriétaires ont cependant tiré profit de cette période pour rénover leurs biens, le Cifi ayant constaté une hausse de 25% des travaux de rafraîchissement.

al/lk