L'équipe de stratégie désormais emmenée par Emmanuel Cau, arrivé en provenance de JP Morgan il y a quelques mois, ne s'est heureusement pas contentée de rappeler que "le secteur technologique a été particulièrement affecté par la dégradation du climat économique lié au commerce et pourrait par conséquent profiter de toute amélioration sur ce front, même si toute l'inquiétude accumulée ne s'évaporera pas instantanément". Difficile, en effet, de ne pas partager cette analyse. Mais Barclays a plus d'une donnée dans son sac.

Commençons par les PER du secteur. La chute des valeurs technologiques (pire performance sectorielle du second semestre 2018) a ramené les multiples de valorisation sur les niveaux médians (Figure 1). En parallèle, la correction est déjà profonde pour les acteurs coréens et taiwanais avec un export qui a largement reculé (Figure 2), tandis que l'indicateur des commandes nouvelles et des stocks du PMI Tech est à un plus bas de 5 ans. Tout cela intervient dans un contexte où les anticipations et les cours sont plus en phase, même si les consensus 2019 apparaissent encore un peu trop généreux.
 

Figure 1 : Le PER relatif du secteur technologique a sévèrement corrigé (Source Barclays - Cliquer pour agrandir)
 
 
Figure 2 : La chute de l'export coréen et taiwanais (Source Barclays - Cliquer pour agrandir)

Barclays passe donc de souspondérer à pondération de marché sur les technos européennes. "Pour être clairs, nous ne nous attendons pas à ce que la querelle sino-américaine sur les questions relatives à la technologie et à la sécurité nationale cesse de sitôt. En outre, le démontage du QE et la poursuite de la réduction de l'excès de liquidité pourraient peser sur les valorisations de secteurs cher payés comme la technologie. Cependant, nous pensons que la valorisation du secteur s'est nettement améliorée et qu'elle embarque déjà un niveau élevé d'incertitude", explique l'équipe de stratégie, qui prévient que le 4ème trimestre sera encore compliqué, mais que la lumière est au bout du tunnel. Les analystes sont globalement plus confiants sur les logiciels, qui est un segment de fin de cycle que sur les semis et le matériel informatique, lesquels se rapprochent toutefois des points bas.

Dans le sous-compartiment semiconducteurs, Barclays favorise ASML (valeur préférée), STMicroelectronics, Dialog, Ams et IQE. Dans les équipements réseaux, l'analyste préfère Nokia à Ericsson. Dans les logiciels, la banque trouve de l'intérêt à Atos, Avast, Evolution et Just Eat pour la partie soft et IT, et Wirecard dans les paiements. ASML (demain) et STMicroelectronics (jeudi) ouvriront le bal des trimestriels sur le vieux continent.