À Paris, le CAC 40 a terminé sur une baisse de 2,38% (-102,73 points) à 4.210,16 points. Le Footsie britannique a cédé 1,93% et le Dax allemand 2,54%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 reculait de 2,37% et le FTSEurofirst 300 de 3,05%.

Ce dernier est tombé en séance à 1.289,57 points, au plus bas depuis la mi-décembre 2014.

L'indice Stoxx des ressources de base affiche la plus mauvaise performance sectorielle en Europe avec une chute de 6,32%, conséquence de l'annonce par le géant minier BHP Billiton de la dépréciation de ses activités dans le pétrole de schiste aux Etats-Unis, qui pourrait le conduire à réduire son dividende pour la première fois depuis plus de 25 ans.

BHP Billiton a cédé 6,39% et entraîné dans son sillage Rio Tinto (-5,27%), Glencore (-6,51%) ou encore Antofagasta (-5,98%). Le secteur a aussi souffert aussi de l'abaissement des objectifs de cours de Nomura sur ces valeurs après le plus bas de six ans et demi touché par le cours du cuivre.

A Paris, ArcelorMittal a perdu 7,03%, la plus forte baisse du CAC, dont 39 des 40 valeurs ont fini dans le rouge, LVMH gagnant in extremis 0,29%.

Le compartiment du pétrole et du gaz a quant à lui abandonné 3,76%, les cours du Brent et du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'étant de nouveau enfoncés sous le seuil des 30 dollars le baril.

Renault (-3,37%) a poursuivi sa descente aux enfers, portant à plus de 13% sa chute en deux séances.

Parmi les rares hausses notables du jour, le chimiste suisse Syngenta a pris 1,79% après un article de Bloomberg selon lequel le conseil d'administration a donné son feu vert à des discussions avancées sur un possible rachat par le chinois ChemChina.

Sur la semaine, le CAC 40 a perdu 2,85% et le FTSEurofirst 300 3,51%.

Pour certains investisseurs, après trois semaines de baisse, les actions sont désormais largement survendues, ce qui pourrait traduire la volonté du marché de tester la capacité des banques centrales à prendre de nouvelles mesures pour soutenir les marchés et l'économie.

"On assiste à une partie de poker symbolique entre le marché et les banques centrales", dit ainsi Enrico Vaccari, gérant de Consultinvest. "Le marché tente de forcer la main aux banques centrales dans l'espoir de soutiens supplémentaires. Il n'a pas obtenu de réponse pour l'instant mais à un moment donné, il y arrivera."

La Banque centrale européenne (BCE) tient sa prochaine réunion de politique monétaire jeudi prochain.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était elle aussi en net repli, le Dow Jones cédant 2,3% et le Nasdaq 3,07%.

La baisse ininterrompue des actions favorise le repli sur les valeurs refuges, comme l'or et les emprunts d'Etat, ramenant le rendement à dix ans américain tout près de la barre des 2%.

(Danilo Masoni et Alistair Smout; Marc Angrand pour le service français, édité par Patrick Vignal)