À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,37% à 5.378,25 points. Le Footsie britannique a reculé de 0,30% et le Dax allemand a cédé 0,10%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,17%, le FTSEurofirst 300 s'est replié de 0,20% et le Stoxx 600 a perdu 0,19%.

Très en forme, le président américain Donald Trump a multiplié ces derniers jours les déclarations sur plusieurs dossiers, dont celui du commerce international.

Vendredi, il a évoqué des taxes allant jusqu'à 500 milliards de dollars sur des produits chinois, tout en accusant la Chine et l'Union européenne de manipuler leur taux de change. Il a aussi déploré la vigueur du dollar et critiqué le resserrement monétaire opéré par la Réserve fédérale (Fed).

La Chine a répondu lundi en déclarant que la valeur de sa monnaie était définie par le marché et qu'elle n'avait aucune intention de dévaluer le yuan pour soutenir ses exportations.

Du côté de l'Union européenne, une rencontre est prévue mercredi à Washington entre le président de la Commission européenne et Donald Trump pour discuter des relations commerciales et notamment de la menace des Etats-Unis de taxer les importations de voitures européennes.

"Le ton de Donald Trump lors des réunions est généralement plus conciliant quand il rencontre en personne. Cela pourrait être bon pour l'automobile", veut croire Rory McPherson, responsable de la stratégie d'investissement chez Psigma Investment Management.

En attendant, le compartiment automobile en Europe a reculé de 0,28% lundi.

A Wall Street, les indices de référence tendent à se stabiliser et évoluent autour de l'équilibre à la clôture des marchés en Europe. Le S&P 500 est pratiquement inchangé (+0,06%) après avoir perdu jusqu'à 0,24%.

BEAUCOUP, BEAUCOUP DE PUBLICATIONS DE RÉSULTATS

Donald Trump s'est également exprimé lundi sur l'Iran, réagissant vivement à une mise en garde de Hassan Rohani. Il a demandé à son homologue iranien de ne plus menacer les Etats-Unis sous peine d'en subir des conséquences historiques.

"Donald Trump est prêt à déclencher des guerres de toutes sortes : guerre commerciale, guerre des taux de change, guerre contre l'Iran", pointe Tangi Le Liboux, stratège chez Aurel BGC.

"C'est dommage car les publications sont plutôt de bonne facture de part et d'autre de l'Atlantique, mais les marchés n'ont pas vraiment le loisir de se focaliser sur les sorties de résultats en raison d'un président américain déchaîné en cette fin de mois".

Les publications de résultats vont se multiplier cette semaine, avec une avalanche prévue de part et d'autre de l'Atlantique. Selon les calculs du Scotia Bank, 169 sociétés du S&P 500 publieront leurs comptes trimestriels dans les prochains jours, dont Alphabet, la maison mère de Google, ce lundi après la clôture de Wall Street.

En Europe, les investisseurs surveilleront entre autres les résultats de LVMH, d'UBS (mardi), de Deutsche Bank (mercredi) ou encore de Total (jeudi).

A Paris, Atos a chuté lundi de 6,74%, lanterne rouge du CAC 40 et du Stoxx 600, des résultats semestriels jugés décevants ayant éclipsé l'effet plutôt positif de l'acquisition par la SSII française de l'américain Syntel (+4,11%).

Ryanair a lâché 6,69% après avoir prévenu d'un contexte moins favorable sur les prix cet été et annoncé un repli de 20% de son bénéfice sur le premier trimestre, clos fin juin, de son exercice fiscal.

De leur côté, Fiat Chrysler (-1,5%) et Ferrari (-4,88%) ont été délaissés après l'annonce du départ précipité de Sergio Marchionne pour raisons de santé.

A Wall Street, Halliburton chute de 7,7%, les investisseurs s'inquiétant d'un éventuel ralentissement de l'activité sur la partie texane du Bassin permien où sont apparus des goulots d'étranglement.

Les fabricants de semi-conducteurs sont aussi victimes de dégagements, à l'instar de Micron Technology (-2,08%), en raison des tensions commerciales persistantes.

De son côté, Amazon (-0,39%) a de nouveau fait les frais des critiques répétées de Donald Trump qui accuse le groupe de profiter du service postal américain.

DU CHANGEMENT À VENIR DU CÔTÉ DE LA BOJ ?

Les marchés obligataire et des changes sont pour leur part animés par les incertitudes entourant les politiques monétaires des grandes banques centrales.

Le yen et le rendement des emprunts d'Etat japonais à 10 ans ont ainsi grimpé à la suite d'informations suivant lesquelles la Banque du Japon (BoJ) discuterait d'éventuels changements à apporter à sa politique monétaire.

La BoJ pourrait ajuster ses objectifs de taux et ses méthodes d'achat d'actions et s'arranger pour que son programme d'assouplissement quantitatif (QE) soit plus facilement gérable, ont dit des sources à Reuters vendredi.

La hausse des rendements japonais a contribué à un mouvement de remontée des taux souverains en Europe comme aux Etats-Unis. Le rendement à 10 américain prend plus de six points de base, à 2,9522% après avoir déjà grimpé vendredi après les critiques exprimées par Donald Trump à l'encontre la politique de resserrement monétaire de la Fed.

Les traders ont estimé que cela pourrait inciter Jerome Powell, le président de la Fed, à y regarder à deux fois avant de poursuivre le cycle de hausse des taux, ce qui aurait sans doute pour effet de renforcer les pressions inflationnistes.

En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans revient à 0,408%, un plus haut de plus d'un mois.

L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, regagne un peu de terrain après avoir souffert des déclarations de Donald Trump.

L'euro retombe ainsi sur le seuil de 1,17 dollar à quelques jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui pourrait à cette occasion préciser le calendrier d'une première hausse de taux après le flou observé autour de l'expression "through the summer".

Sur le marché pétrolier, les cours du brut repartent de l'avant dans un contexte de regain de tensions entre les Etats-Unis et l'Iran et de mouvement de grève sur des plateformes pétrolières offshore en mer du Nord britannique.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault