PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue sans grand changement mercredi et les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé à mi-séance, la faiblesse des ventes au détail en Allemagne et la poursuite du ralentissement de l'activité manufacturière en Europe suscitant des inquiétudes sur la conjoncture économique dans un contexte d'inflation record.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en progression de 0,21% pour le Dow Jones et de 0,07% pour le Standard & Poor's 500, tandis que le Nasdaq pourrait débuter en repli de 0,11%.

À Paris, le CAC 40 avance de 0,01% à 6.469,45 vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,25%. À Londres, le FTSE recule de 0,36%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,29%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,06% et le Stoxx 600 0,35%.

Les incertitudes sur la croissance économique et les politiques des banques centrales alimentent l'aversion au risque et la volatilité sur les marchés d'actions qui commencent le début du mois de juin sur une note prudente.

L'enquête mensuelle de S&P Global montre mercredi que la croissance de l'activité manufacturière dans la zone euro a ralenti en mai, l'indice PMI du secteur revenant à 54,6 après 55,5 en avril, soit au plus bas depuis novembre 2020.

Les ventes au détail en Allemagne, elles, ont baissé plus que prévu en avril, de 5,4%, en raison de la flambée des prix des produits alimentaires et des problèmes d'approvisionnement liés aux restrictions sanitaires en Chine.

Parallèlement l'inflation dans la zone euro évolue au niveau record de 8,1% sur un après 7,4% en avril selon la première estimation d'Eurostat publiée mardi.

"L'environnement est incroyablement incertain pour le moment", souligne Mike Bell, stratège marchés chez JP Morgan Asset Management. "Dans des moments comme cela, il est logique de modérer la taille de ses positions à risque", ajoute-t-il.

Selon lui, l'accord européen sur un embargo sur le pétrole russe suscite également des inquiétudes, la Russie étant susceptible à son tour d'adopter des mesures de représailles.

Aux Etats-Unis, où l'inflation a également atteint un pic de 40 ans, Joe Biden s'est entretenu mardi avec le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, sur la hausse des prix et la Maison blanche a fait savoir que cette réunion avait été "très constructive".

Si des hausses de taux d'un demi-point ce mois-ci et le mois prochain semblent acquises par les marchés monétaires, l'incertitude demeure sur la suite de la politique monétaire de la Fed. Deux responsables de la banque centrale américaine, James Bullard et John Williams, doivent s'exprimer ce mercredi.

"Nous sommes actuellement dans une sorte de zone grise où il est tout simplement très difficile de déterminer ce que la Fed va faire après la réunion de juillet", commente Moh Siong Sim, analyste chez Bank of Singapore.

"Selon qui dit quoi et les données qui se présentent, il y aura beaucoup de fluctuations au cours des prochaines semaines", ajoute-t-il.

Salesforce prend 8,6% en avant-Bourse à la faveur d'une révision à la hausse de sa prévision de bénéfice annuel ajusté, le groupe ayant par ailleurs précisé ne constater aucun impact significatif de la dégradation des perspectives économiques sur ses activités.

VALEURS EN EUROPE En Europe, les anticipations de hausse de taux soutient le compartiment bancaire (+0,41%), tandis que l'autre de côté du spectre l'immobilier (-1,14%) accuse l'un des plus importants replis.

Société générale, BNP Paribas, Commerzbank et Barclays avancent de 0,3% à 2,2%.

DWS, la filiale de gestion d'actifs de Deutsche Bank (+0,3%), chute cependant de 7,1% en réaction au départ de son président du directoire au lendemain d'une perquisition dans ses locaux.

La meilleure performance sectorielle revient à l'automobile, qui prend 2,04%. Renault gagne 3,32% dans le sillage de son partenaire Nissan qui a été recherché à Tokyo après une étude de JPMorgan prédisant des bénéfices records pour le secteur automobile japonais pour l'exercice en cours. Stellantis, en tête du CAC 40, prend 3,42%.

Dans les progressions notables, Dr. Martens, en hausse de 24%, est tiré par sa prévision annuelle de croissance de chiffre d'affaires et l'annonce d'une reprise des versements de dividende cette année.

TAUX

Les rendements obligataires continuent de profiter des anticipations d'une remontée des taux au regard des chiffres records de l'inflation.

Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, se traite à 1,111% après avoir atteint en début de séance 1,159%, son plus haut niveau depuis le 9 mai. Depuis le début de la semaine il a gagné 19 points de base et se dirige vers sa meilleure performance hebdomadaire en près d'un mois.

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans avance légèrement de 1,3 point à 2,8567% et celui du deux ans, le plus sensible à l'évolution des taux, prend 3,5 points à 2,5747%.

CHANGES

Le dollar s'apprécie de 0,22% face à un panier de devises de référence et a atteint un plus haut deux semaines face au yen à 129,54, soutenu par la remontée des rendements obligataires américains.

L'euro, en repli de 0,18% à 1,0714 dollar, s'éloigne un peu plus du sommet d'un mois inscrit lundi à 1,0787.

"L'euro/dollar approche le niveau de 1,08 dollar, revenant du creux de 1,0348 dollar, donc ce que nous observons correspond à un recul technique", explique Jamie Dutta, analyste marchés chez Vantage Markets.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont toujours soutenus par l'accord européen sur un embargo massif des importations de brut russe et la levée du confinement à Shanghaï.

Le baril de Brent avance de 1,38% à 117,19 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,24% à 116,06 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou