"Les devises émergentes ont poursuivi leur mouvement d'appréciation soutenues à la fois par de meilleures perspectives économiques que les grands pays développés et par le durcissement des politiques monétaires face à la montée des risques inflationnistes liés surtout à la hausse des prix
alimentaires. Ces tendances ne devraient pas être remises en cause à court terme", avançaient les analystes de Natixis vendredi.

Le gérant mettait en avant trois monnaies à la hausse cette semaine : "Le lei roumain (RON) tout d'abord qui a atteint son plus haut depuis neuf mois face au dollar, tiré par la hausse des cours du pétrole. La couronne tchèque (CZK) ensuite est à son plus haut face à l'euro depuis plus de deux ans suite au vote de la dernière réunion de la banque centrale qui a révélé une intensification du débat sur une hausse du taux directeur du fait du retour de l'inflation (+2,3% en décembre avec une cible à 2%)".

"Enfin, les nouvelles mesures de consolidation budgétaire qui doivent être annoncées en Hongrie au cours du mois de février ont bénéficié au forint hongrois (HUF) qui enregistre un plus haut depuis neuf mois face à l'euro. A l'opposé, la lire turque (TRY) a atteint son plus bas face au dollar depuis deux ans. La lire continue de pâtir de la politique monétaire de la banque centrale qui a, par deux fois depuis décembre, baissé son taux d'intérêt directeur (-75pb cumulés) tout en augmentant deux fois son taux de réservée obligatoire afin de juguler le déficit de la balance courante et limiter les flux de capitaux."

"Les devises asiatiques continuent de progresser contre dollar sur fond d'afflux de capitaux étranger favorisés par un différentiel des taux d'intérêt positif. Après un court rebond, dû aux chiffres un peu décevants du PIB américain, l'aversion pour le risque est retombée, en favorisant toujours les marchés émergents. En général les nouvelles provenant de la région étaient positives (exportations malaises meilleures que prévues, bonne performance du PIB philippin, inflation en phase de modération et hausse de taux directeur en Indonésie), avec une exception de la Corée dont les autorités monétaires font face à un taux d'inflation qui a encore augmenté en janvier et à l'appréciation du won (USD/KRW étant très proche du niveau acceptable de 1.100)."