"Nous avons constaté que la plupart des clients et des investisseurs étaient préoccupés par la situation bancaire. Il y a eu des rumeurs au début de l'année au sujet de la situation des (créances douteuses) en Italie et le sujet est toujours d'actualité", explique Jaime Costero Denche, stratège de BBVA.

Il ajoute que la menace d'une dégradation des notes qu'attribue l'agence DBRS à chacun des deux pays a renforcé l'inquiétude, tout comme la situation politique en Italie après la démission de Matteo Renzi début décembre et avec la montée du Mouvement 5 Etoiles (M5S), parti anti-élites, dans les intentions de vote.

Le rendement des obligations d'Etat italiennes à dix ans a augmenté d'environ 23 points de base sur l'ensemble de l'année pour remonter à 1,83%. Son équivalent portugais, lui, est remonté de 127 points à 3,80%.

Le marché obligataire portugais a constamment sous-performé les autres marchés de la zone euro cette année. En Italie, le mois de décembre a connu une embellie, grâce aux efforts visant à résoudre la crise bancaire et à la formation rapide d'un nouveau gouvernement après le départ de Matteo Renzi de la présidence du Conseil suite à l'échec du référendum du 4 décembre sur la réforme de la constitution.

Le rendement à dix ans italien achève le mois de décembre sur une baisse d'environ 15 points de base, la plus forte depuis mars.

"La crise bancaire italienne nous enseigne que les gouvernements nationaux sont disposés à boucher tous les trous du système, quel qu'en soit le coût", estime Naeem Aslam, responsable de l'analyse de marché chez Think Markets.

(Abhinav Ramnarayan et Dhara Ranasinghe; Marc Angrand pour le service français)