BEYROUTH, 17 novembre (Reuters) - Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a indiqué mercredi avoir commandé une mission d'audit sur des transactions et des investissements dont la presse s'est fait l'écho.

Il a assuré dans un communiqué que l'audit a montré qu'aucun fonds public n'avait été utilisé pour verser des commissions et des honoraires à une société détenue par son frère.

Le gouverneur de la banque centrale du Liban a indiqué avoir confié cet audit à une société de renom, sans toutefois en préciser le nom.

Riad Salamé, à la tête de la banque centrale depuis près de trente ans, fait l'objet d'une surveillance renforcée depuis l'effondrement du système financier libanais il y a deux ans.

Il a dit que le rapport d'audit serait communiqué aux autorités judiciaires, ajoutant n'avoir jamais dissimulé sa fortune personnelle.

Le gouverneur est visé par trois enquêtes en Europe.

Une enquête a notamment été ouverte en janvier en Suisse sur des soupçons de "blanchiment d'argent aggravé" dans le cadre d'une affaire où plus de 300 millions de dollars (262 millions d'euros) auraient été détournés de la banque centrale par l'intermédiaire d'une société appartenant à Raja Salamé, frère de Riad Salamé.

En France, le Parquet national financier (PNF) a aussi ouvert une enquête préliminaire pour "association de malfaiteurs" et "blanchiment en bande organisée" à l'égard de Riad Salamé. Son avocat français, Pierre-Olivier Sur, a rejeté début juin ces accusations, y voyant une "opération de communication, voire une opération politique".

Lundi, ce sont Les autorités judiciaires luxembourgeoises ont ouvert une enquête pénale visant Riad Salamé.

Le gouverneur estime que l'origine de sa fortune était "claire et documentée", puisqu'il avait été banquier privé chez Merrill Lynch pendant une vingtaine d'années avec un revenu annuel d'environ 2 millions de dollars avant de quitter la banque en 1993.

"Ma fortune s'élevait en 1993, c'est-à-dire il y a 28 ans, à 23 millions de dollars, en plus d'actifs hérités", a déclaré Riad Salamé dans un communiqué, ajoutant qu'elle avait été investie et qu'elle avait depuis pris de la valeur.

Les pays occidentaux ont conditionné leur soutien financier au Liban à un audit de la banque centrale. (Reportage Maha El Dahan, version française Matthieu Protard, édité par Nicolas Delame)