Les électeurs brésiliens ont porté Jair Bolsonaro à la tête de leur pays pour les quatre ans à venir, un résultat qui marque un changement historique pour la huitième économie mondiale, indique Stéphane Monier, responsable des investissements, Lombard Odier. Quelles conséquences pour l'investissement ? "Il est urgent que le Brésil procède à des réformes qui permettront d'endiguer sa dette, notamment celle de son système de retraites qui nous paraît fondamentale pour le pays", estime Stéphane Monier.

Sans cela, le responsable des investissements craint que le récent enthousiasme du marché ne soit de courte durée.

En conséquence, Lombard Odier reste prudent vis-à-vis des actifs brésiliens et continue de suivre de près les efforts visant à assurer la viabilité budgétaire dont le pays a tant besoin.

S'agissant de l'ensemble des marchés émergents, 2018 reste une année difficile: les taux augmentent aux États-Unis, le dollar est fort, les différends commerciaux s'intensifient et des vulnérabilités fondamentales sont devenues manifestes dans certains pays émergents, comme l'Argentine ou la Turquie.

Depuis juin, la société de gestion a réduit son exposition à la dette des marchés émergents libellée en devises locales et notre allocation actuelle aux actifs émergents est pratiquement neutre dans tous les portefeuilles.

De son point de vue, Jair Bolsonaro est un président clivant, qui devra prouver sa capacité à réformer le Brésil. Pour ses adversaires, il incarne un populisme autoritaire dangereux, mais, pour ses partisans, il représente une lueur d'espoir après de nombreuses années de difficultés économiques et de scandales politiques.