L'UE, dans le viseur des Etats-Unis, ne compte pas se laisser faire. Suite au rapport sur l'industrie automobile du ministre américain du Commerce, suggérant à la Maison Blanche de surtaxer les voitures importées (la taxe passerait de 2.5% actuellement, à 25%), la Commission européenne a promis une riposte "rapide et adéquate". Bien qu'elle préfère éviter une escalade commerciale avec Washington, l'UE a prévu une liste de produits américains, à hauteur de 20 milliards d'euros, pouvant être taxés si les hostilités sont lancées. Alors que l'UE est sous pression, le verdict va tomber d'ici 90 jours : délai laissé à Donald Trump pour décider de suivre, ou non, les recommandations de ce rapport.

Les négociations sur le commerce reprennent aujourd'hui à Washington. La Maison Blanche a indiqué hier dans un communiqué que les discussions se feraient sous le commandement de Jeffrey Gerrish, l'adjoint au représentant américain au commerce, Robert Lighthizer. Jeudi et vendredi, le Secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, les deux conseillers du président Larry Kudlow et Peter Navarro, ainsi que le ministre du commerce Wilbur Ross, reprendront la suite des négociations, avec le vice-premier ministre chinois Liu He.

Bruxelles lâche du lest. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a affirmé hier que si le gouvernement britannique demandait une extension des discussions sur le Brexit, personne ne s'y opposerait. La rencontre d'hier entre le ministre britannique chargé du Brexit, Stephen Barclay, et Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour les européens, a été "positive". Ils veulent "travailler ensemble pour résoudre (la question du) backstop" et ont décidé de se réunir à nouveau en milieu de semaine. De son côté, le premier ministre adjoint irlandais Simon Coveney exprime sa frustration en raison de l'incapacité du Royaume-Uni à ratifier l'accord entériné avec Bruxelles et des "millions d'euros dépensés en Irlande pour se préparer à un no deal".


En Bref. L'indice ZEW de la confiance des investisseurs en Allemagne se reprend et dépasse les attentes en publiant à -13.4, contre -14.1 attendu et -15 précédemment. La Bundesbank rassure en déclarant que le ralentissement économique ne devrait pas se transformer en récession : les facteurs qui ont, jusqu'à présent, pesé sur la croissance se dissipent (ex. faiblesse de l'activité industrielle) et que la progression des salaires va permettre de soutenir la consommation privée. Les investisseurs reviennent sur la dette grecque, le rendement à 10 ans, à 3.73%, se retrouve au plus bas niveau depuis février 2018. Perspective stable et note de la dette souveraine relevée de BBB- à BBB pour la Hongrie par l'agence de notation Standard and Poor's. Le président brésilien Jair Bolsonaro a limogé un de ses plus proches conseillers, Gustavo Bebianno, en raison de "divergences d'opinions sur des questions importantes".