* La question abordée au sommet du G7 à Biarritz

* Imbroglio autour d'un mandat accordé à la France (Actualisé avec nouvelles déclarations)

par Marine Pennetier et Jeff Mason

BIARRITZ, 25 août (Reuters) - Les divisions entre Européens et Américains persistent sur le dossier iranien en dépit des initiatives annoncées dimanche au sommet du G7 de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) et des efforts déployés notamment par la France qui tente de préserver à tout prix l'accord de 2015.

La question a été abordée lors du dîner informel des sept chefs d'Etat et de gouvernement (Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada, Etats-Unis) samedi soir à l'hôtel du Phare, dans la station balnéaire française transformée en forteresse jusqu'à lundi soir.

La discussion a permis de "dégager deux lignes de force communes", a déclaré dimanche Emmanuel Macron lors d'une point de presse à Biarritz. "Aucun membre du G7 ne veut que l'Iran puisse jamais avoir l'arme nucléaire (...) et tous les membres du G7 sont profondément attachés à la stabilité et la paix de la région et donc ne veulent pas engager des actions qui puissent nuire à celles-ci".

Dans le sillage de l'échange de samedi soir, l'Elysée a fait savoir que le chef de l'Etat français avait "obtenu" de ses partenaires "de pouvoir discuter et adresser un message aux autorités iraniennes" - sans donner plus de précisions sur la teneur de ce message.

Signe de la sensibilité du sujet, cette information a donné lieu à un mini-imbroglio - le président Trump niant avoir parlé d'un message de ce type avec son homologue français et précisant que les Etats-Unis, tout en soutenant la démarche française, allaient lancer leur propre initiative sur l'Iran.

"Le G7 est un club informel, il n'y a pas de mandat formel qui est donné dans le cadre du G7 à l'un ou à l'autre et donc il y a des initiatives qui continueront d'être prises par les uns et les autres", a clarifié dans la foulée de la prise de parole de Donald Trump, le chef de l'Etat français.

BONNE DIRECTION

Signataire de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre l’Iran et le groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne), la France tente par tous les moyens de préserver ce texte malgré le retrait unilatéral de Washington et la décision de Téhéran de ne plus respecter certains de ses engagements.

Obtenu après de longues tractations et qualifié d'historique, l'accord, connu également sous le nom de JCPOA, encadre le programme nucléaire de Téhéran en échange d’une levée progressive des sanctions adoptées contre la République islamique et qui étouffe son économie.

A l'issue d'un entretien avec Emmanuel Macron à l'Elysée vendredi, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a estimé dans des interviews à plusieurs médias que le chef de l'Etat français "faisait de son mieux" et que ses initiatives allaient "dans la bonne direction". (avec Michel Rose et John Irish, édité par Jean-Michel Bélot)