(Actualisé avec déclarations, contexte)

PARIS, 19 janvier (Reuters) - Angela Merkel a évoqué vendredi une marge de manoeuvre possible sur la réforme de la zone euro, portée par Emmanuel Macron, dans le texte de compromis conclu avec les sociaux-démocrates du SPD en vue d'une grande coalition gouvernementale en Allemagne.

"Le document sur les pourparlers exploratoires est conçu de telle sorte que nous avons laissé de la marge pour des discussions avec la France pour trouver une solution adéquate", a dit la chancelière lors d'une conférence de presse au côté du chef de l'Etat français.

"Si tout était fixé dans le moindre détail dans le document exploratoire en Allemagne, il ne servirait plus à rien de négocier, il y a des ambiguïtés voulues dans ce document", a-t-elle ajouté à l'Elysée.

L'Allemagne reste plongée dans une période d'incertitude politique malgré l'accord signé le 12 janvier entre la CDU de la chancelière et le SPD en vue d'une grande coalition gouvernementale. Ce texte, conclu après d'âpres négociations, doit encore être validé par la base du parti social démocrate lors d'un congrès dimanche et la partie s'annonce délicate.

Cette période de flottement fait planer une ombre sur le calendrier de réformes porté par Emmanuel Macron qui, depuis son élection, a fait de la relance de l'Union européenne un des piliers de sa politique étrangère. Il s'est notamment engagé avec Angela Merkel à trouver d'ici au mois de mars un consensus sur la zone euro et à boucler une feuille de route en juin.

A l'issue d'une rencontre avec son homologue allemand par intérim Peter Altmaier, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a réitéré la volonté de Paris et de Berlin de faire avancer l'intégration de la zone euro dans les mois qui viennent en parvenant à des positions communes.

Emmanuel Macron s'est également voulu optimiste.

"Les discussions exploratoires dessinent une ambition véritable pour le projet européen, je m'en réjouis et je sais quel a été l'investissement de la chancelière à ce sujet", a-t-il dit. Concernant le vote de dimanche, "je m'abstiendrai de faire quelque pronostic que ce soit".

"L'ambition que nous portons, elle ne peut advenir seule et elle a besoin de se conjuguer avec l'ambition allemande", a-t-il toutefois souligné. "La chancelière a une ambition européenne, le dirigeant du SPD a manifesté une ambition européenne et le texte commun en porte une. Il me semble que tout cela ne doit pas nous conduire à un esprit négatif". (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)