BUDAPEST, 8 mars (Reuters) - Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré que son parti, le Fidesz, pourrait quitter le Parti populaire européen (PPE), formation représentant la droite au Parlement européen de Strasbourg.

Cette déclaration du chef du gouvernement hongrois, défenseur d'une politique nationaliste, intervient dans un contexte de tension accrue entre Budapest et les instances européennes de Bruxelles.

Viktor Orban, dont le parti a remporté une troisième victoire consécutive aux élections législatives de mars 2018, a multiplié ces derniers mois les attaques contre le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et contre l'Union européenne.

Ces déclarations récurrentes ainsi que la défense d'une démocratie illibérale ont incité une dizaine de membres du PPE à demandant l'engagement d'une procédure de suspension voire d'exclusion d'Orban et du Fidesz.

"Le débat pourrait s'achever avec le Fidesz prenant sa place non à l'intérieur mais à l'extérieur du Parti populaire", a déclaré Orban dans un entretien à la radio publique hongroise.

"Si nous devons entamer quelque chose de nouveau, le premier endroit pour engager des discussions serait bien sûr en Pologne", a-t-il prévenu.

Le Fidesz entretient nombre de points de vue communs avec le parti Droit et Justice (conservateur) polonais notamment sur la politique anti-migrants et sur la contestation du fonctionnement des institutions européennes accusées d'empiéter sur la souveraineté des Etats membres.

Cette attitude d'Orban lui vaut la sympathie de Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (RN), mais également du vice-président du Conseil italien Matteo Salvini, chef de file de l'extrême droite italienne qui pourrait être le grand vainqueur des élections européennes.

Le PPE redoute qu'Orban s'allie notamment au PiS et à Salvini pour former un groupe ultra-conservateur au Parlement européen.

(Gergely Szakacs and Sandor Peto; Pierre Sérisier pour le service français)