PARIS, 16 septembre (Reuters) - Emmanuel Macron ne devrait pas se prononcer sur la situation du lanceur d'alerte américain Edward Snowden, dont la demande d'asile répétée ces derniers jours relève de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), a indiqué lundi une source diplomatique française.

L'ancien employé de l'Agence américaine de la sécurité nationale (NSA), réfugié en Russie après avoir dénoncé le système de surveillance massive des services secrets américains en 2013, a déclaré dans une interview à France Inter qu'il "aimerait beaucoup" que le chef de l'Etat français lui accorde le droit d'asile.

Edward Snowden "avait fait une première requête en juillet 2013, il y avait eu une analyse juridique et sur la base de sa situation personnelle, et il n’y avait pas eu de suite en France ni dans les autres pays européens sollicités", a rappelé la source diplomatique française.

"Depuis, sa situation n'a pas changé. Il n’y a pas de fait nouveau qui justifierait une décision différente", a-t-elle ajouté. "L’octroi du droit d’asile est fait par l'Ofpra de manière indépendante, il n’y a pas de réaction spécifique du président à attendre".

Dimanche, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, s'était dite favorable à ce que la France accorde l’asile politique à Edward Snowden. L'eurodéputée LaRem Nathalie Loiseau lui a fait écho lundi, louant "quelqu’un qui a rendu service à l’humanité, quelqu'un qui nous a montré, preuves à l’appui, qu’il y avait un système de surveillance extraordinairement vaste".

La Russie où s'est réfugié en 2013 Edward Snowden, inculpé aux États-Unis d'espionnage et de vol de documents appartenant à l'État, a annoncé en 2017 qu'elle prolongeait de trois ans le permis de séjour de l'ex-consultant du renseignement américain, jusqu'en 2020. (Marine Pennetier, édité par Elizabeth Pineau)