(Ajoute déclarations supplémentaires de Pompeo, Trump, précisions)

WASHINGTON, 23 juillet (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a déclaré dimanche que l'Iran était "dirigé par quelque chose qui ressemble plus à une mafia qu'à un gouvernement", estimant qu'un vaste système de corruption prévalait parmi les dirigeants iraniens et assurant le peuple iranien du soutien des Etats-Unis.

Le président iranien Hassan Rohani et le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif sont les hommes de paille de l'escroquerie internationale menée par le guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, a-t-il dit lors d'un discours à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan, à Simi Valley, en Californie.

Les dirigeants iraniens ont bénéficié de détournements de fonds, de contrats avantageux et d'autres gains mal acquis, a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Ces propos surviennent alors que l'administration Trump a lancé, selon plusieurs représentants américains sous couvert d'anonymat, une offensive médiatique visant à attiser la contestation en Iran et à accentuer la pression sur Téhéran afin qu'il mette fin à son programme nucléaire et cesse ses activités déstabilisatrices au Proche-Orient.

Donald Trump a demandé dimanche à son homologue iranien Hassan Rohani de ne pas menacer les Etats-Unis sous peine d'en subir des conséquences historiques, après que Hassan Rohani a prévenu le président américain qu'une guerre avec l'Iran serait "la mère de toutes les guerres".

Les Etats-Unis vont accroître dans les prochains mois les pressions économiques sur l'Iran après que le président américain a dénoncé début mai l'accord international de juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien, qui a permis la levée progressive des sanctions commerciales en échange d'une limitation des activités sensibles de Téhéran.

Washington a menacé depuis d'imposer des pénalités financières aux pays qui continueront à importer du pétrole iranien après le 4 novembre.

Samedi, le guide suprême de la Révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, s'en est pris à la parole "sans valeur" des Etats-Unis après la dénonciation par Donald Trump de l'accord sur le nucléaire de 2015, excluant toute nouvelle négociation avec Washington.

Washington a nié avoir adopté une stratégie de changement de régime en Iran.

Il appartient au peuple iranien de définir la direction du pays, a dit dimanche Mike Pompeo, précisant que les Etats-Unis "appuieront la voix longtemps ignorée du peuple iranien".

L'administration américaine va lancer des plateformes télévisée, radiophonique et digitale en farsi à destination des Iraniens et des ressortissants iraniens à travers le monde, a dit encore Pompeo. (Warren Strobel, avec Dana Feldman à Simi Valley, Jean Terzian pour le service français)