(Avec premiers résultats, dont Lisbonne et Porto)

LISBONNE, 29 septembre (Reuters) - Les électeurs portugais ont sévèrement sanctionné le Parti social-démocrate (PSD, droite) au pouvoir en raison de sa politique d'austérité, selon les premiers résultats partiels du scrutin municipal de dimanche.

le maire socialiste de Lisbonne, Antonio Costa, a été très largement réélu avec plus de 50% des voix - dix points de pourcentage de plus qu'en 2009.

A Porto, la deuxième ville du pays, le maire PSD sortant ne termine que troisième du scrutin et doit laisser sa place au candidat indépendant Rui Moreira.

"D'après les premiers résultats, je crois qu'on ne se trompe pas en disant que le PSD a subi une lourde défaite", a reconnu l'ancien ministre social-démocrate Marques Mendes.

"Ce qui reste à voir, c'est si les socialistes ont bénéficié de toutes les pertes du PSD ou s'ils doivent se partager le butin avec les indépendants", a-t-il ajouté.

Selon des résultats encore très partiels au niveau national, le Parti socialiste obtient nettement plus de 40%, alors que les sondages lui octroyaient 38%.

Le PSD du premier ministre Pedro Passos Coelho est à 27% et ses alliés du Centre démocratique social-Parti populaire (CDS-PP) à 7%.

Le scrutin a également été marqué par un nombre record de candidats indépendants: ils étaient 80 en lice, contre 54 lors des précédentes municipales, en 2009, signe d'une certaine désaffection pour les partis traditionnels après le plan de sauvetage de 78 milliards d'euros accordé par le Fonds monétaire international et l'Union européenne en 2011.

Le plan d'aide a été accordé alors que les socialistes dirigeaient le pays, mais c'est le gouvernement PSD qui a dû appliquer les coupes budgétaires et hausses d'impôts réclamées par les créanciers internationaux.

"Il faut maintenant voir si cette lourde défaite va affaiblir le gouvernement", a souligné Marques Mendes.

Alors que le pays est en récession depuis deux ans et demi et que le chômage frappe 17% de la population active, le gouvernement a failli chuter en juillet à la suite de tensions au sein de la coalition autour de nouvelles hausses d'impôts. (Andrei Khalip et Axel Bugge; Henri-Pierre André et Tangi Salaün pour le service français)