"Une fois de plus Mario Draghi est attendu comme le sauveur. Si les marchés sont sortis de leur déprime depuis deux semaines, c'est parce qu'ils espèrent de nouvelles mesures de soutien de la part de la Banque centrale européenne.

D'après une enquête de Reuters menée la semaine dernière auprès d'économistes, ces derniers tablent sur une nouvelle réduction d'au moins dix points de base, du taux de dépôt, actuellement fixé à -0,30%, ainsi que sur une augmentation du montant des rachats d'actifs de la BCE, actuellement fixé à 60 milliards d'euros par mois. Ces rachats pourraient aller jusqu' à 70 ou 80 milliards d'euros en incluant des actifs qui en sont jusqu'ici exclus, comme les obligations d'entreprises.

"La puissance et la durée des mesures d’assouplissement quantitatif seront décisives et nous nous attendons à une augmentation dans les deux cas. Le discours de Mario Draghi, notamment sur les modalités d’une nouvelle baisse des taux directeurs, déjà largement en territoire négatif, sera crucial", commente Salman Ahmed, Global Chief Strategist chez Lombard Odier IM.

Un "QE2" pas certain

Pour résumer le marché réclame un "QE2" à la BCE, un an après le lancement de son programme d'assouplissement quantitatif (QE) dont les résultats sont aujourd'hui jugés insuffisants. La BCE elle-même reconnaît que le niveau actuel de l'inflation (-0,1% sur un an en février) justifie de nouvelles mesures d'assouplissement.

Cependant "les dissensions sont toujours fortes au sein du comité de politique monétaire de la BCE, le « camp allemand » restant fermement opposé au renforcement du QE", souligne Vincent Ganne chez FXCM. De fait "l’action à venir de la BCE restera une inconnue dans l’équation du marché jusqu’à la conférence de presse du jeudi 10 mars".

Et le risque de déception est important. Outre la question de savoir si la BCE va augmenter ses rachats d'actifs, "il y a des inquiétudes parmi les investisseurs quant au fait que le taux de dépôt négatif puisse saper l'efficacité de l'assouplissement quantitatif de la BCE", souligne Morgan Stanley. Une nouvelle baisse de ce dépôt pourrait relancer les inquiétudes autour du secteur bancaire, fortement chahuté au début de l'année.
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