BUDAPEST, 27 octobre (Reuters) - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées vendredi à Budapest en soutien à l'Université d'Europe centrale (UEC) fondée dans la capitale hongroise par le milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, alors que le gouvernement nationaliste de Viktor Orban veut que l'UEC quitte le pays.

L'UEC a annoncé jeudi dans un communiqué qu'elle allait inscrire ses nouveaux étudiants à Vienne, en Autriche, à partir de 2019 si le gouvernement hongrois ne garantit pas sa liberté académique d'ici au 1er décembre.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban accuse George Soros et les groupes qu'il soutient de chercher à "détruire les nations et la culture chrétienne" de l'Europe en prônant une immigration de masse.

Un participant à la manifestation, organisée à l'initiative du parti d'opposition Momentum - qui ne dispose d'aucun siège au Parlement -, a déclaré que l'UEC représentait la liberté de pensée et les valeurs européennes.

"Cela est vraiment un problème (pour le gouvernement), parce que certaines idées exprimées ici sont critiques envers le gouvernement", a dit Peter Simor, chercheur de 36 ans et membre d'une autre université de Budapest.

Dans un communiqué, le parti au pouvoir, le Fidesz, a déclaré que le parti Momentum était lié au "réseau Soros" et a qualifié d'"hystérie" le tollé suscité par le futur de l'UEC, ajoutant que l'ultimatum fixé par l'université au 1er décembre était du bluff.

Le cas de l'UEC a accentué les tensions entre le gouvernement Orban et la Commission européenne.

Prié de commenter les pressions contre l'UEC, le président français a estimé vendredi, lors d'une conférence de presse à Bratislava, que "ce à quoi nous assistons est grave". (Sandor Peto; Jean Terzian pour le service français)