PARIS - Emmanuel Macron et ses équipes ont essuyé aujourd'hui un feu roulant de critiques de l'opposition après la révélation d'actes de violence commis par l'un de ses collaborateurs portant des équipements normalement réservés à la police.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour violences et usurpation de fonctions, après l'identification par le quotidien Le Monde de l'auteur de ces violences filmées le 1er mai place de la Contrescarpe, à Paris.

Alexandre Benalla, responsable de la sécurité de la campagne d'Emmanuel Macron devenu chargé de mission et adjoint au chef de cabinet du président, apparaît sur ces vidéos frappant un jeune homme, entouré de CRS et portant un casque de police.

Avertie le lendemain des faits, la présidence l'a suspendu 15 jours, sans faire la publicité de cet événement. Il a ensuite été réintégré, en perdant ses attributions en matière d'organisation des déplacements présidentiels.

Le porte-parole de la présidence a critiqué aujourd'hui "un comportement inacceptable" et souligné que cette sanction était "la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l'Elysée".

La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a dénoncé des "gestes absolument inadaptés" et des membres de la majorité ont demandé le départ d'Alexandre Benalla de l'Elysée.

En déplacement à Périgueux, en Dordogne, Emmanuel Macron a refusé de répondre directement aux nombreuses questions des journalistes qui le suivaient, sauf lorsqu'on lui a demandé si la République était "entachée" par cette affaire.

"Non, non, la République est inaltérable", a-t-il dit.

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé la saisine de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) afin de "préciser quelles sont les règles pour l'accueil et l'encadrement de ces observateurs et, s'il en existe, de vérifier dans ce cas précis qu'elles ont été mises en oeuvre."

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ANKARA - Les autorités turques ont levé aujourd'hui l'état d'urgence après deux ans de ce régime d'exception instauré après la tentative de putsch manqué en juillet 2016.

Ce coup d'Etat manqué a conduit à une large vague de répression dans le pays. Plus de 150.000 militaires, policiers, magistrats, enseignants et fonctionnaires ont été soit limogés soit emprisonnés au cours des deux dernières années.

Ankara accuse le prédicateur en exil Fethullah Gülen d'être l'instigateur de la tentative de putsch.

Lors de l'élection présidentielle anticipée qui s'est déroulée en juin, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait indiqué qu'il envisageait de ne pas prolonger l'état d'urgence s'il était réélu.

L'état d'urgence, prolongé sept fois depuis juillet 2016, permettait au président Erdogan et au gouvernement de se passer du parlement pour adopter de nouvelles lois et il impliquait aussi la possibilité de suspendre les droits et les libertés.

Selon l'opposition, les changements seront minimes avec la fin de l'état d'urgence.

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JERUSALEM - Les députés israéliens ont approuvé aujourd'hui un projet de loi controversé qui ne reconnaît le droit à l'autodétermination qu'aux juifs.

"Israël est l'Etat-nation du peuple juif dans lequel il réalise son droit naturel, culturel, historique et religieux à l'autodétermination", dit le texte adopté par 62 voix contre 55 et deux abstentions. Plusieurs députés arabes ont bruyamment exprimé leur indignation après le vote.

"C'est un moment décisif dans les annales du sionisme et de l'histoire de l'Etat d'Israël", s'est en revanche félicité le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

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BEYROUTH/AMMAN - Deux brigades de l'armée syrienne vont pouvoir se déployer à la frontière du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, après la conclusion d'un accord avec les rebelles de cette région stratégique.

Un accord a été trouvé entre le gouvernement syrien et les rebelles de la province de Kouneïtra, près du plateau du Golan en partie annexé par Israël, ont rapporté aujourd'hui l'agence officielle Sana et l'unité de presse du Hezbollah libanais, allié au régime de Bachar al Assad. Selon Sana, les rebelles ont le choix entre se soumettre à l'autorité du gouvernement syrien ou rejoindre les zones tenues par l'opposition dans la province d'Idlib, dans le nord du pays, près de la frontière turque.

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MADRID - Le Tribunal suprême espagnol a annulé aujourd'hui les mandats d'arrêt européens lancés contre l'ancien président catalan Carles Puigdemont et cinq de ses anciens ministres réfugiés à l'étranger, poursuivis en Espagne pour rébellion après la proclamation d'indépendance de la Catalogne en octobre dernier. Le Tribunal suprême a pris cette décision après avoir refusé que Puigdemont soit extradé d'Allemagne seulement pour détournement de fonds. Jeudi dernier, le tribunal suprême du Land allemand du Schleswig-Holstein avait déclaré que l'ex-chef de l'exécutif catalan pouvait être extradé vers l'Espagne pour détournement de fonds publics mais pas pour rébellion contre le gouvernement de Madrid.

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PARIS - L'audiovisuel public devra réaliser 190 millions d'euros d'économies à l'horizon 2022, a annoncé aujourd'hui le gouvernement, en dévoilant les transformations demandées à ces entreprises dont l'arrêt de la diffusion hertzienne de France Ô.

Sur ces 190 millions d'euros, qui s'entendent par rapport à 2018, France Télévisions devra réaliser 160 millions d'économies et Radio France 20 millions, précisent les services du Premier ministre dans un communiqué.

L'exécutif souhaite dans le même temps le maintien des investissements dans la création, tripler la programmation régionale sur France 3 et 150 millions d'euros d'investissement supplémentaire dans l’offre numérique d’ici 2022.

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PARIS - La croissance de l'économie française devrait ralentir à 1,9% cette année, après 2,3% en 2017, puis se tasser à 1,8% l'an prochain, estiment les économistes interrogés par Reuters. Les prévisions médianes de l'enquête trimestrielle Reuters sur l'économie française publiées aujourd'hui sont en baisse de 0,2 point pour 2018 par rapport au précédent sondage publié en avril mais sans changement pour 2019.

Pour 2018, la prévision de l'enquête se situe dans le haut de la fourchette des anticipations des organisations internationales, revues elles aussi en baisse ces derniers mois, qui s'échelonnent entre 1,7% et 1,9%.

L'Insee, dans sa première prévision pour 2018 publiée en juin, table sur 1,7%. Le gouvernement dit s'en tenir à la croissance de 2% retenue dans le programme de stabilité des finances publiques transmis à la Commission européenne en avril.