Au total, l'agence américaine a revu la situation de 37 des principales banques mondiales. Elle a notamment confirmé les notes de BNP Paribas et de Société générale.

JPMorgan Chase, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Barclays, HSBC Holdings et UBS figurent parmi les banques dont la note est abaissée d'un cran.

S&P a laissé inchangée la note de 20 banques et a relevé celle de deux établissements, China Construction Bank et Bank of China.

Avec cette révision, S&P veut restaurer sa réputation qui a été ternie par l'attribution avant la crise financière de 2008 d'un triple A à des produits issus de la titrisation de crédits immobiliers subprimes.

AJUSTEMENTS

En Bourse, les investisseurs ont accusé le coup en début de séance en Europe et les valeurs financières - banques et assurances - accusaient les plus fortes baisses sectorielles. A 09h30 GMT, les financières réduisaient cependant leurs pertes, leurs indices cédant respectivement 1,03% et 1,1%, tandis que l'indice paneuropéen EuroStoxx 50 perdait 0,6%.

Parmi les plus fortes baisses du compartiment bancaire, UBS et BNP Paribas reculaient de 2% environ, et Dexia, dont le titre est tombé ces derniers temps en dessous d'un euro, cédait 4%.

"L'abaissement confirme les inquiétudes actuelles sur la vitesse à laquelle les banques peuvent être affectées par le climat économique actuel : un accès plus restreint aux liquidités, une détérioration de la qualité des actifs et un risque plus élevé de décote sur leurs portefeuilles d'investissements", écrivent les analystes de Mediobanca, dans une note.

Un autre analyste, Guy LeBas, de Janney Montgomery Scott, a souligné que ces banques verraient leurs coûts de financement grimper.

Ce mois-ci, des responsables de S&P ont indiqué qu'ils allaient progressivement annoncer les notations actualisées pour plus de 750 sociétés bancaires dans le monde, en commençant par les principales. De nouvelles annonces sont donc attendues dans les semaines à venir.

Pour les grandes banques, ces ajustements de notation sont de plus grande ampleur que ce que S&P a prévu pour l'ensemble du secteur. Selon des membres de l'agence, 20% des banques que S&P note devraient voir leur note abaissée, 20% augmentée, tandis que pour 60% d'entre elles, elle devrait rester stable.

Avant S&P, c'est l'agence concurrente Moody's qui a annoncé lundi placer sous surveillance les notes de crédit subordonné de 87 banques de 15 pays de l'Union européenne, invoquant les craintes pesant sur la capacité des Etats à venir en aide aux détenteurs des dettes bancaires les plus risquées.

Danielle Rouquié et Nicolas Delame pour le service français, édité par Dominique Rodriguez