Zurich (awp) - Le retour à la cotation (IPO) de SIG Combibloc s'annonce comme le plus important de l'année pour la place zurichoise. Le modèle d'affaires du spécialiste schaffhousois des emballages aseptisés pour l'industrie alimentaire présente quelques particularités. "Nous ne réalisons que 10% de notre chiffre d'affaires avec la vente de machines", a signalé lundi son directeur général (CEO) Rolf Stangl.

L'essentiel des recettes provient des ventes d'emballages en carton pour boissons que les clients s'engagent contractuellement à acheter pendant les années qui suivent l'acquisition des machines. Les récipients sont fabriqués dans huit usines à travers le monde.

Composés de plusieurs couches de matériaux divers, ce sont des concentrés de technologie. "Nous garantissons une durée de conservation de 12 mois sans réfrigération", assure le CEO, ce qui permet par exemple à un producteur laitier hollandais de vendre ses produits en Afrique du nord.

Désendettement à la clé

L'offre comprendra jusqu'à 113 millions de nouvelles actions, en plus des 27 millions existantes. Elle est assortie d'une option de surallocation pouvant aller jusqu'à 21 millions d'actions existantes.

La fourchette de prix a été fixée entre 10,50 et 13,50 francs suisses l'unité, ce qui correspond à un volume de placement d'environ 1,5 milliard de francs suisses et une capitalisation boursière comprise entre de 3,4 à 4,1 milliards, ce qui fait de l'opération la plus importante IPO depuis le début de l'année.

Le produit net de l'émission des nouveaux titres sera utilisé à des fins de désendettement. Le capital flottant devrait se monter à 42,7% après l'opération, et pourrait atteindre 49,1% en cas de plein exercice de l'option de surallocation. Dans tous les cas, le propriétaire, la société canadienne de capital-investissement Onex, restera l'actionnaire majoritaire du groupe.

Tetra Pak dans le viseur

SIG Combibloc a pour ambition de croître plus vite que le marché et rien de moins que de détrôner le leader actuel Tetra Pak en termes de parts de marché. A moyen terme, le groupe basé à Neuhausen am Rheinfall vise une croissance annuelle de 4 à 6%, contre 3,6% attendus en moyenne pour le marché, explique M. Stangl.

Quant à la part de SIG, elle varie de 15 à 25% selon les marchés. "Nous sommes clairement le numéro deux", affirme le dirigeant. Selon lui, l'entreprise a encore du potentiel dans plusieurs région, grâce notamment à ses produits à la pointe sur le plan technologique.

En termes de rentabilité, le groupe schaffhousois vise à moyen terme une stabilisation au niveau actuel (marge Ebitda ajustée: 29%). La nette amélioration des marges au cours des dernières années est à mettre au crédit des sites de production supplémentaires dans les pays émergents, qui ont permis de réduire les coûts, a précisé le directeur financier (CFO) Samuel Sigrist.

Pour rappel, le titre SIG avait été retiré de la cotation sur SIX il y a environ une dizaine d'années, après le rachat du groupe par le magnat néo-zélandais Graeme Hart, qui l'avait par la suite revendu en 2014 à Onex pour 3,75 milliards d'euros.

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