« La confiance se gagne en gouttes, et se perd en litres », selon Jean-Paul Sartre. Solutions 30 en fait l’amère expérience en Bourse, où son titre décroche de 10,30% à 8,88 euros après la parution dans la section Alphaville du Financial Times d’un article évoquant une « litanie d’erreurs » dans les rapports annuels en anglais du spécialiste des solutions pour les nouvelles technologies. L’action retombe sur les niveaux, qui étaient les siens le 22 mai après l’annonce par Muddy Waters d’une position vendeuse.

A la différence de Casino auquel il s'était aussi attaqué, le fonds activiste n'avait pas dévoilé les raisons de la mise en place de cette position short alimentant la défiance des investisseurs vis-à-vis de Solutions 30. Le post d'Alphaville la ravive aujourd'hui.

Son auteur critique la stratégie de croissance par opérations de fusions & acquisitions et la structure de plus en plus complexe de l'entreprise.

Il note par ailleurs que jusqu'en 2018 le rapport annuel ne comportait pas l'état des flux de trésorerie, avant de reconnaître que les normes comptables luxembourgeoises auxquelles Solutions 30 est soumis n'exigent pas sa présence… Il est prévu que les comptes annuels 2019 soient, eux, aux normes IFRS.

Il reproche aussi au rapport en anglais de 2015 de contenir des tableaux, comme celui à propos des immobilisations corporelles, pratiquement vides d'informations. Ayant obtenu le rapport en français présentant des tableaux complets, le post d'Alphaville reproche alors au document d'avoir une faible résolution et d'être presque impossible à lire !

Dans un communiqué publié à la suite de la chute de l'action ce matin, Solutions 30 rappelle que les traductions de ces rapports financiers ne sont faites, comme c'est de coutume, qu'à titre informatif et par commodité pour les lecteurs anglo-saxons. Il ajoute que ses états financiers sont préparés en français, y compris les rapports d'audit.

Le groupe a aussi confirmé que tous ses états financiers ont été audités par ses commissaires aux comptes, qui n'ont jamais émis de réserve. L'auteur du post avait en effet noté que le rapport annuel 2016 en français ne comportait pas la certification des commissaires aux comptes, mais le document en anglais, oui !