NEW DELHI, 12 juillet (Reuters) - Lorsque la maire de
Colombo a décidé de faire de ce dimanche une journée sans
voitures, elle ne s’attendait pas à une réaction aussi vive de
la part des habitantes de la capitale sri-lankaise.
Personne ne semblait avoir anticipé la colère des femmes,
qui affirment que les voitures leur offrent une protection
nécessaire contre le harcèlement sexuel dans les rues et les
transports en commun.
Un tweet d’une journaliste expliquant qu’elle pouvait "à
peine faire 100 mètres sans qu’un pervers ou un idiot ne dise
quelque chose de pervers ou d'idiot", a ouvert la voie à un
torrent de critiques contre le projet.
Des dizaines de femmes ont exprimé leur soutien à la
journaliste, Marianne David, en décrivant des expériences qui
vont des regards insistants, aux sifflets en passant par les
actes d'exhibitionnisme et les attouchements dans les trains et
les bus bondés.
En réponse à ces critiques, la municipalité a promis de
régler le problème du harcèlement sexuel. "Il est clair que
c’est quelque chose qui demande un effort constant", écrit-elle
dans un mail.
Une étude réalisée en 2015 à la demande du Fonds des Nations
Unies pour la population (UNFPA) a révélé qu’au Sri Lanka, 90%
des femmes et jeunes filles sont victimes de harcèlement sexuel
dans les transports en commun.
(Annie Banerji, Emma Cruz pour pour le service français, édité
Jean-Philippe Lefief)