La FED a rassuré tout le monde mercredi soir : pas de hausse de taux dans un avenir prévisible (même si un nouveau tour de vis demeure sur la table) et possibilité de réduire (dans quelle mesure ?) le programme de revente des 4.000Md$ d'actifs encore inscrits au bilan en cas de dégradation des conditions (de marché).
Les taux longs s'étaient détendus de -3,5Pts après publication du communiqué de la FED, ils affichent -6Pts supplémentaires à 2,635% ce soir, retrouvant leurs plus bas niveaux depuis le 21 janvier 2018.

La courbe des taux continue de s'écraser puisque le '1 an' se détend de -3Pts à 2,554%: ainsi le '7 ans' bascule à son tour avec une chute de rémunération de -5,7Pts à 2,527%.

Il serait prématuré d'expliquer ce phénomène par le brutal rebond des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis: elles s'envolent de +54.000 (à 253.000), au plus haut depuis septembre 2017 à 253.000, alors que les économistes attendaient en moyenne 215.000 inscriptions.

Cette différence s'explique par le flot d'inscription de fonctionnaires au chômage technique depuis le 21 décembre dernier, 'shutdown' oblige.

Le dernier chiffre US du jour en revanche justifie une nette détente des taux : l'indice ISM (baromètre de l'activité des directeurs d'achats) de la région de Chicago dévisse de 65,4 vers 56,7 en janvier (consensus: 58).

Les taux se détendent également en Europe où les chiffres du jour ne sont pas fameux: les Bunds décalent de -4Pts à 0,146%, nos OAT d'autant à 0,554%.
On peut relier cela aux très mauvais chiffres du commerce de détail en Allemagne en décembre dernier : -2,1% par rapport à décembre 2017 et
-4,8% sur le mois précédent (c'est à dire en séquentiel, corrigé des variations saisonnières... estimation provisoire).

Rien de plus encourageant en Europe, la croissance sur un an des prix à la consommation en France ralentiraient pour le troisième mois consécutif, à +1,2% en janvier 2019 après +1,6% en décembre 2018, selon l'estimation provisoire réalisée par l'Insee (pour mémoire, elle ralentit à +1,4% en Allemagne en janvier).

Le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,2% dans la zone euro (+0,9% en rythme annuel) et de 0,3% dans l'Union européenne, selon les estimations rapides préliminaires d'Eurostat.
Cette piètre performance est en grande partie imputable à l'Italie: selon Istat (Institut national des statistiques) l'économie transalpine est entrée en récession fin 2018 (deuxième trimestre consécutif de contraction de son PIB, de -0,2% après une baisse de 0,1% au 3ème trimestre).

Les BTP italiens se dégradent légèrement de +2,5Pts à 2,625% mais l'embellie se poursuit en Espagne où les 'bonos' affichent -5,1Pts à 1,211%.
Indifférents au refus des européens de renégocier l'accord sur le 'Brexit', les 'Gilts' continuent d'améliorer leur score avec -3,6Pts à 1,22%, niveau très proche des 'bonos' ibériques... et comparable aux planchers de début décembre dernier et mi-juillet 2018.



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