Toujours pas le moindre signe de consolidation sur les marchés obligataires (contrairement aux actions à Wall Street mercredi soir) : tout n'est que sérénité, calme et volupté.

Petit bémol avec les T-Bonds qui avaient très bien commencé la journée américain (-5Pts vers 3,827%, au plus bas depuis la mi-juillet) mais qui ont inversé la vapeur en cette fin d'après-midi : ils reviennent simplement à l'équilibre vers 3,878%.
Les 'Gilts' britanniques se démarquent une nouvelle fois avec une dégradation de +4Pts vers 3,565%.

La tendance demeure invariablement positive en Europe avec une légère détente des taux sur les OAT et les Bunds (-1,5Pt à 2,4700% et 1,963% respectivement), puis sur les BTP italiens (-4Pts à 3,5710%).
C'est dire le degré d'optimisme sur un assouplissement radical des politiques monétaires en 2024 de part et d'aitre de l'Atlantique, avec le présupposé que l'Europe affichant déjà une croissance zéro, la BCE ne saurait en faire moins que la FED pour éviter que la récession se prolonge jusque tard dans l'année 2024.

Cette séance de jeudi aura brillé par la linéarité des échanges : les 4 chiffres US du jour n'ont suscité aucune réaction.

Pas de réaction face à la révision à la baisse de la croissance du PIB américain de troisième trimestre de +5,2% à 4,9% (estimation finale).

Pas de réaction face à l'annonce d'une nouvelle dégradation de l'indice 'Philly Fed' qui s'est établi à -10,5 ce mois-ci contre -5,9 en novembre, alors que les économistes l'attendaient plutôt autour de -3.

Le sous-indice mesurant l'évolution des nouvelles commandes reçues par les entreprises est repassé dans la zone rouge, à -25,6 contre +1,3 le mois passé, tout comme la composante de l'emploi, passé de +0,8 à -1,7 d'un mois sur l'autre.

L'indicateur couvrant les prix payés a en revanche augmenté à +25,1, contre +14,8 en novembre.

Pas de réaction au recul de -0,5% de l'indice des indicateurs en novembre (après -1% en octobre) : le Conference Board qui calcule ces chiffres anticipe une récession début 2024.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage se redressent à la marge (+2.000 à 205.000) à l'issue de la semaine du 11 décembre, un chiffre en hausse de 2000 par rapport au chiffre révisé de la semaine précédente (203.000, contre 202.000 initialement annoncés).

La moyenne mobile sur quatre semaines -plus représentative de la tendance de fond- est ressortie à 212 000 la semaine dernière, soit un repli de 1500 par rapport à la moyenne révisée de la semaine précédent

Toutes ces données du jour conforteraient le scénario d'un 'atterrissage en douceur', voire celui d'un 'conte de fées' ('goldilocks') alliant croissance modérée et une faible inflation (pas de récession, pas de baisse significative des profits des entreprises).

Mais dans ce cas, quel besoin aurait la FED de baisser 6, 8 ou 10 fois son taux directeur en 2024 ?

Le point d'orgue coïncidera demain avec les chiffres des revenus et dépenses des ménages, qui incluront l'indice des prix 'PCE', très surveillé par la Réserve fédérale.


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