La lourdeur de l'obligataire s'est largement confirmée à la lumière de chiffres de ventes de détail d'activité industrielle plus robustes que prévus aux Etats Unis.
La remontée des rendements n'a pas épargné les bons du Trésor en Euro, malgré des chiffres bien plus médiocres, la raison étant que la BCE agira, quoi qu'il advienne, après la FED.

Or le scénario d'une baisse rapide des taux par la FED (fin mars) s'éloigne: le consensus qui était de plus de 77% avant le week-end ressortis à 63% selon le baromètre FedWatch mardi soir.
Il devrait basculer sous les 50 avec la série de 'stats' publiées à 14H30.

Le rendement des T-Bonds donne clairement le ton : le '10 ans' se tend de +3,4Pts à 4,1010 (il y a eu pire, les 4,13% ont été atteints), le '2 ans' de +14Pts à 4,3600% (ça empire au fil des heures ce mercredi)... ce qui le ramène sur ses niveaux du 21 au 28 décembre.

Les ventes au détail US ont continué à solidement progresser en décembre aux Etats-Unis : le Département du Commerce a constaté une hausse de 0,6% le mois dernier, alors que les économistes n'attendaient qu'une hausse de 0,4%.

Et sur un an, la hausse à fin décembre ressort à 5,6%, bien plus que les 5,1% estimés.

Dans le détail, les ventes de détail ont été soutenues par les achats d'automobiles (+1,1%), d'habillement et d'accessoires (+1,5%), mais aussi par ceux réalisés dans les grands magasins (+3%) durant la période de Noël.

Hors automobiles et carburants, les ventes au détail augmentent encore de 0,7%, comme au mois de novembre.

Surprise également du côté de la production industrielle : en contradiction totale avec l'indice 'Empire State' de la FED de New York publié mardi (ressorti en fort repli, et même au plus bas depuis mai 2020), la Réserve fédérale dévoilé une augmentation inattendue de +0,1% grâce à la bonne tenue de la fabrication de biens de consommation.

Dans le détail, la production de biens de consommation a progressé de 0,2%, tandis que celle de matières premières a augmenté de 0,1%.

La production du secteur minier s'est accrue de 0,9%, tandis que celle des sociétés de services aux collectivités ('utilities') a chuté de 1%.

Le taux d'utilisation des capacités industrielles s'est, lui, établi à 78,6%, un niveau inchangé d'un mois sur l'autre.

En Europe, les rendements se tendent sans grand lien avec 'les chiffres du jour' : nos OAT se dégradent de +7,2Pts à 2,8130%, les Bunds de +6,5Pts à 2,280% et plus au Sud, c'est encore pire avec +8Pts sur les 'Bonos' et les BTP italiens ferment la marché avec +10Pts à 3,9110%.

Mais là où les choses se gâtent fortement, c'est sur les 'Gilts' dont le rendement explose de +22Pts à 4,022%, les investisseurs ont pris la fuite en découvrant des prix à la consommation au Royaume-Uni (chiffres ONS) qui rebondissent à +4% (ce serait le résultats de quelques 'ajustements' de calculs sur diverses composantes de l'inflation... à moins que cela ne rétablisse les chiffres de fin 2023 dans leur réalité).

L'inflation annuelle en zone euro était également au menu, et pas de mauvaise surprise : il s'est établi à 2,9% en décembre 2023 selon Eurostat, contre 2,4% en novembre (1 an auparavant, il était de 9,2%), le rebond de 0,5% était prévu avec des 'effets de base' devenant moins favorables.

Malgré des chiffres d'inflation rassurants et d'activité bien moins brillants qu'aux Etats Unis, la probabilité d'une baisse de taux en mars n'est plus évaluée qu'à 29%, contre 43% avant le week-end: la BCE ne devancera pas la FED, donc il va falloir se montrer plus patient.

'C'était inévitable. Le décalage entre les anticipations de marché concernant l'ampleur des baisses de taux en 2024 et le discours des banquiers centraux augmentait au fil des jours', explique Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

Sur le Vieux Continent, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), s'est exprimé ce mercredi à l'occasion du forum économique de Davos... sans impact sur nos OAT/Bund en fin de journée.


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