Les Etats-Unis ont créé 390’000 emplois en mai selon les données publiées vendredi par le département du Travail,et la croissance des salaires est restée forte, justifiant ainsi les commentaires peu conciliants de la Réserve Fédérale. La vice-présidente, Lael Brainard, a effectivement précisé jeudi qu’il n’y avait à ce jour aucune raison permettant d’envisager en septembre une pause dans le calendrier de hausse des taux. Les actions ont chuté sur ses nouvelles et les rendements des emprunts d’Etat se sont envolés. Le T-note à 10 ans est remonté à +2.94%, soit 20 points de base supplémentaires sur cette semaine écourtée par le Memorial Day. L’indice Down Jones a perdu -0.94% en variation hebdomadaire, et -9.46% depuis le début de l’année. Le S&P 500 a rétrogradé de -1.20% (-13.80% sur l’année). Enfin, l’indice Nasdaq, fortement pondéré en valeurs de croissance sensibles à l’évolution des taux, a abandonné -0.98%. Ce qui ramène sa performance sur les cinq premiers mois de l’année à -23.22%.

Les indices européens ont suivi la même tendance. Le MSCI EMU a perdu -0.77%, soit -12.31% depuis le début de l'année. Le FTSE 100 était en baisse de -0.69% mais reste toutefois en territoire positif sur 2022 (+2.01% grâce aux valeurs de l’énergie), ce qui est suffisamment rare pour être noté.

A l’inverse, les marchés asiatiques ont fortement progressé. Les actions chinoises ont rebondi après que Shanghai ait levé les principales restrictions anti-Covid imposées depuis maintenant deux mois, restrictions qui ont conduit à l’étranglement de l’économie. Même si ce n’est certainement pas la fin de la politique zéro-Covid, l’indice Shanghai Composite a gagné +2.08% (-12.21% sur l’année). Le Nikkei 225 a fait encore mieux avec une hausse de +3.66% à 27’761.57 points (-3.58% sur l’année), affichant ainsi une troisième semaine positive dans le sillage de la progression spectaculaire des actions Fast Retailing (+7%). Cette société holding qui représente la première pondération de l’indice japonais et détient, entre autres, Uniqlo, a annoncé des ventes domestiques très supérieures au consensus. Tokyo continue à surperformer la plupart des places boursières étrangères cette année. 

L’énergie toujours en chef de file 

Le récent rally sur les marchés actions américains n’aura pas duré bien longtemps. Etait-ce un nouveau rebond du chat mort ? Huit des onze principaux indices sectoriels S&P ont fini la semaine dans le rouge. 

A l’instar de la semaine dernière, le secteur de la santé a fini en queue de peloton (-3.14%) avec les biotechs en chute libre. Elles terminent le mois de mai comme elles ont démarré l’année, en étant massacrées. A titre d’illustration, l’indice S&P Biotechnology Select Industry Index perd -43.63% depuis le 1er janvier.

Les valeurs financières (-2.14%) ont également plombé le marché, suite aux commentaires très négatifs sur l’économie américaine de Jamie Dimon (JPMorgan) et de John Waldron (Goldman Sachs). La purge sur les marchés n’est peut-être pas finie. Même les secteurs les plus défensifs ont été punis cette semaine. Les biens de consommation essentiels ont perdu -1.72%, et les services d'utilité publique -1.38%. 

A l’opposé, les valeurs industrielles (+0.04%) et les biens de consommation non essentiels (+0.01%) ont fait du surplace. Le seul vainqueur, dans un marché inquiet par les risques de stagflation, reste l’énergie (+1.18% sur la semaine, et +60.13% sur l’année), alors que les prix du pétrole poursuivent leur progression pour la sixième semaine d’affilée (brut WTI Nymex en hausse de +3.30% à 118.87 dollars le baril).

Fin du rally obligataire

Les turbulences sur les taux continuent à heurter les marchés obligataires. Les rendements des emprunts d'Etat ont repris leur ascension. Dans le sillage du T-note américain à 10 ans, le bund allemand de même échéance est remonté à son plus haut niveau depuis juin 2014 (+32 points de base à +1.28%), alors que l'indice des prix à la consommation a atteint un nouveau record en mai, à +7.9% sur un an. L’OAT française à 10 ans a enregistré une progression à peu près similaire (+30 points de base à +1.79%). L’inflation dans l’hexagone a également progressé plus qu’attendu le mois dernier, reflétant les graves répercussions économiques de la guerre en Ukraine.

Dans ce contexte peu encourageant, les obligations de notation ‘investissement’ ont subi des corrections significatives (-1.42% en Europe, -0.78% outre-Atlantique). Les titres à haut rendement ont également dévissé aux Etats-Unis (-0.74%), mais ont très légèrement progressé sur le vieux continent (+0.16%). La dette émergente (+0.15%) a résisté à la vague de correction bien que le billet vert soit resté ferme, campant au dessus du seuil de 102.

Ailleurs, l’or s’effritait (cours spot en baisse de -0.14% à 1’851.19 dollars l’once). Du côté des cryptos, le Bitcoin restait quasiment inchangé au-dessus des 29'000 dollars, tandis que l’Ethereum perdait -1.75% sous les 1'800 dollars.

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