GREENVILLE, Caroline du Nord/WASHINGTON, 18 juillet (Reuters) - D onald Trump a renouvelé et intensifié ses attaques contre quatre élues démocrates du Congrès mercredi soir lors d'un meeting de campagne en Caroline du Nord, laissant suggérer que ces diatribes seraient au coeur de sa stratégie pour être réélu à la présidence des Etats-Unis en 2020.

Malgré la vague d'indignation qu'il a suscitée chez les démocrates, lesquels ont qualifié de xénophobes les propos du président républicain et voté à la Chambre des représentants une résolution symbolique condamnant ces déclarations (), Donald Trump s'en est pris aux quatre élues progressistes pendant 20 minutes - sur les 90 qu'ont duré son discours.

"Leurs commentaires contribuent à alimenter la montée d'un militantisme dur et dangereux de gauche", a-t-il dit, provoquant des acclamations de la foule. "J'ai une suggestion pour les extrémistes remplis de haine qui essaient constamment de détruire notre pays (...): 'Si vous ne l'aimez pas, partez'. Laissez-les partir", a poursuivi le président américain.

Donald Trump a déclenché la controverse le week-end dernier en ciblant sur Twitter quatre élues démocrates à qui il demandait de "retourner" d'où elles viennent, des propos qu'il a renouvelés devant les journalistes lundi à la Maison blanche. Ses critiques visent Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Ayanna Pressley et Rashida Tlaib.

Ocasio-Cortez, Pressley et Tlaib sont toutes nées aux Etats-Unis. Omar, une réfugiée somalienne, est installée aux Etats-Unis depuis plus de vingt ans.

Selon une source proche de Trump, le but de cette démarche est de placer le camp démocrate le plus à gauche possible aux yeux des électeurs afin que l'électorat modéré se détourne des démocrates en vue de l'élection présidentielle de 2020.

Lors du meeting, le président républicain a aussi pris le temps d'attaquer les candidats à l'investiture démocrate et décrit le Parti démocrate comme celui "des impôts élevés, d'une forte criminalité, des frontières ouvertes, de l'avortement tardif, de l'intolérance et de la division". "Le Parti républicain est celui de tous les Américains et des valeurs américaines", a insisté Trump dans un Etat considéré comme primordial pour sa réélection.

Sa tactique est similaire à celle employée lors de la campagne électorale de 2016, durant laquelle Trump disait vouloir bannir tous les musulmans d'entrée aux Etats-Unis.

L'ensemble des rangs démocrates ne sont cependant pas à l'aise avec l'approche adoptée par Trump. "Je suis déçu par les tweets", a dit Steve Duprey, élu du New Hampshire membre du comité national républicain. (Jeff Mason à Greenville, Steve Holland à Washington; Jean Terzian pour le service français)