* Les ventes du week-end de Thanksgiving ont atteint $59,1 mds

* Les ventes en ligne du "Black Friday" ont dépassé $1 md

* Wal-Mart grand vainqueur tous supports confondus

* Le "Cyber Monday" va prolonger l'élan des ventes sur internet

* Les ventes du commerce en ligne ont bondi de 24% lundi matin selon IBM (Actualisé aux 3 derniers paragraphes avec les ventes en ligne de lundi)

par Nivedita Bhattacharjee

CHICAGO, 26 novembre (Reuters) - Les Américains ont débuté leurs courses du long week-end de Thanksgiving plus tôt que les années précédentes et ont été plus nombreux à acheter en ligne, offrant aux commerçants un solide début de saison commerciale hivernale.

Les distributeurs Wal-Mart et Macy's sont ceux qui ont le mieux tiré les marrons du feu en termes de ventes combinées dans les magasins, sur internet et sur les téléphones mobiles, soulignent les analystes.

"Plus on arrive à convaincre un consommateur d'acheter de manières différentes, plus on a de chances d'en faire un client fidèle qui dépensera davantage", résume Patty Edwards du fonds d'investissement Trutina Financial.

Les ventes en ligne ont ainsi augmenté sur un an de 17,4% le jour de Thanksgiving (jeudi) et de 20,7% lors du "Black Friday", coup d'envoi traditionnel de la saison des vacances, selon les chiffres d'IBM Smarter Commerce, qui compile les ventes de 500 distributeurs américains.

D'après le site de mesure d'audience comScore, les ventes en ligne du "Black Friday" ont franchi pour la première fois le milliard de dollars

Tous supports confondus, les ventes se sont élevées ce week-end à 59,1 milliards de dollars (45,56 milliards d'euros), soit une hausse de 12,8% par rapport à 2011, selon les statistiques de la Fédération nationale de la distribution.

Quelque 139,4 millions d'adultes se sont rendus dans les magasins ou sur internet entre Thanksgiving et dimanche, en hausse de 6,4% sur un an.

Ces hausses s'expliquent en partie par le fait que certains distributeurs, comme Wal-Mart, Target, Sears, Gap ou Toys R Us, ont avancé le début de leurs promotions, dont le coup d'envoi est passé en quelques années du vendredi matin au jeudi en début de soirée.

ENJEU ÉCONOMIQUE

Si les ventes ont bien démarré, les Américains n'ont pas pour autant perdu tout sens des réalités dans un climat d'incertitude économique alimenté par les négociations sur le "mur budgétaire" au Congrès - qui entraîneront, en cas d'échec, de lourdes hausses d'impôts et coupes budgétaires.

Selon un sondage Reuters/Ipsos, 52% des acheteurs ont respecté le budget qu'ils s'étaient fixés et 34% ont même dépensé moins que prévu. Ils ne sont que 14% à avoir dépensé sans compter.

Parmi ceux qui ont fait des achats pendant "Black Friday", 33% ont trouvé les offres plus intéressantes que l'an dernier, 15% seulement étant d'un avis contraire.

Ce bon début est encourageant pour les distributeurs, qui peuvent réaliser d'ici Noël jusqu'à un tiers de leurs ventes annuelles et 40 à 50% de leurs bénéfices.

L'impact sur l'économie américaine est aussi significatif, puisque l'activité économique dépend à 70% des dépenses des ménages. Une bonne saison hivernale pourrait donc donner un coup de pouce à la timide reprise du marché du travail.

Selon le sondage Reuters/Ipsos, 59% des consommateurs ont effectué moins du quart de leurs achats de fin d'année lors du "Black Friday".

L'orgie de commerce n'est donc pas terminée, d'autant que le "Cyber Monday", ce lundi, a été ces dernières années le jour le plus faste pour les ventes en ligne grâce au retour au bureau de nombreux employés.

De quoi réjouir Amazon, dont le site a été le plus visité lors du "Black Friday" devant ceux de Wal-Mart, Best Buy et Apple.

A midi lundi heure de la côte Est, les achats sur 500 sites de commerce en ligne aux Etats-Unis affichaient une hausse de 24,1% par rapport à la même demi-journée de l'an dernier, selon un pointage effectué par IBM. L'an dernier, ces achats avaient augmenté de 15% sur un an.

La vigueur des ventes en ligne le jour de Thanksgiving et du "Black Friday" ont soulevé des craintes que les clients aient simplement avancé leurs achats, plutôt que d'acheter davantage.

"Ce n'est pas le cas jusqu'à présent", a dit Jay Henderson, directeur de la stratégie d'IBM Smarter Commerce. "L'avancée de la saison des achats de fin d'année a augmenté les dépenses en ligne plutôt que de cannibaliser les autres journées."

(Avec Alistair Barr à San Francisco et Martinne Geller à New York, Tangi Salaün pour le service français, édité par Véronique Tison)