27 septembre (Reuters) - Le diplomate américain Joseph Wilson, qui a contesté le principal argument avancé pour justifier l'intervention militaire de 2003 en Irak, est décédé vendredi à son domicile de Santa Fe, au Nouveau-Mexique, à l'âge de 69 ans, rapporte le New York Times, citant son ex-épouse.

En 23 ans de carrière, Joseph Wilson a occupé plusieurs fonctions diplomatiques, dont celle de chargé d'affaires à l'ambassade des Etats-Unis en Irak lors de l'invasion du Koweït, en 1990. En 2002, la CIA lui a demandé d’enquêter sur des allégations selon lesquelles l’Iraq aurait tenté d’acheter de l'uranium au Niger.

Dans son discours sur l'état de l'Union, l'année suivante, le président américain George Bush a plaidé pour un recours à la force contre Bagdad en affirmant que Saddam Hussein avait cherché à se procurer "des quantités importantes d'uranium en Afrique" avec l'intention de se doter "d'armes de destruction massive".

Joseph Wilson a contesté cette affirmation dans une tribune intitulée "Ce que je n'ai pas trouvé en Afrique", publiée en juillet 2003 par le New York Times.

Une semaine après sa parution, un éditorialiste de Washington a révélé que son épouse Valérie Plame était un agent de la CIA et une enquête a été ouverte pour déterminer si des membres du personnel de la Maison Blanche avaient divulgué son identité en représailles à cette tribune.

Aucun haut fonctionnaire n'a été poursuivi, mais Lewis Libby, l'un des principaux collaborateurs du vice-président Dick Cheney, a été reconnu coupable d'avoir menti aux enquêteurs. (Jan Wolfe, Jean-Philippe Lefief pour le service français)