Washington (awp/afp) - Les progrès attendus par la Banque centrale américaine (Fed) concernant l'emploi ont "presque été réalisés", a indiqué mardi son vice-président Richard Clarida, après un mois de septembre pourtant décevant sur le front des créations d'emplois.

La Fed, pour commencer à réduire le soutien monétaire qu'elle avait apporté à l'économie américaine pendant la pandémie, veut s'assurer que la reprise soit solide et observer des progrès concernant l'inflation et l'emploi.

"Je pense, à titre personnel, que les +progrès substantiels supplémentaires+ ont été plus que réalisés en ce qui concerne notre mandat de stabilité des prix et presque réalisés en ce qui concerne notre mandat d'emploi", a ainsi indiqué Richard Clarida, à l'Institut pour la finance internationale (IIF).

La Fed avait signalé, en septembre, qu'elle pourrait commencer "bientôt" à réduire le rythme des achats d'actifs, soit 120 milliards de dollars par mois en bons du Trésor et autres titres, qui avaient, depuis le début de la crise, permis à l'économie de fonctionner.

Les membres du comité monétaires avaient estimé "que, tant que la reprise reste sur la bonne voie, une réduction progressive de nos achats d'actifs qui se terminera vers le milieu de l'année prochaine pourrait bientôt être justifiée", a encore souligné Richard Clarida.

En septembre, 194.000 emplois seulement ont été créés, moitié moins qu'en août, et contre plus d'un million en juin, puis en juillet. Le taux de chômage a lui reculé, à 4,8%.

"Les conditions sur le marché du travail ont continué de s'améliorer", a-t-il ajouté, relevant cependant que "les facteurs liés à la pandémie, tels que les obligations de soins de garde (d'enfants, notamment, NDLR) et les craintes persistantes liées au virus, continuent de peser".

Les taux d'intérêt, quant à eux, abaissés dans une fourchette de 0 à 0,25% en mars 2020, devront attendre encore avant d'être relevés, au moins jusqu'à ce que les achats d'actifs soient revenus à zéro.

Quant à l'inflation, qui reste à un niveau élevé plus longtemps qu'attendu, M. Clarida juge qu'elle ne sera que "transitoire", avec cependant des risques "à la hausse".

"Si nous voyions des indicateurs sur les anticipations d'inflation monter et dépasser des niveaux cohérents avec notre mandat de stabilité des prix, la politique monétaire réagirait à cela. Mais ce n'est pas le cas actuellement", a-t-il assuré.

Le président de l'antenne d'Atlanta de la Fed, a au contraire estimé que "l'inflation est susceptible de rester au-dessus de 2% à l'avenir".

"Je ne peux pas dire jusqu'où. Mais les risques à la hausse sont saillants", a indiqué Raphael Bostic, mardi également, lors d'une conversation virtuelle organisée par le Peterson Institute for International Economics (PIIE).

Il a ainsi plaidé "en faveur d'un retrait de la politique monétaire d'urgence" mise en place par la Fed, "à commencer par la réduction des achats mensuels d'actifs".

L'inflation aux États-Unis s'est accélérée en août à 4,3% sur un an, mais elle est restée stable comparée au mois précédent (+0,4%), selon l'indice PCE, suivi par la Fed. Un autre indice, le CPI, sera publié mercredi et montrera l'évolution en septembre.

afp/rp