(Actualisé avec rencontre émir du Qatar et chef du Hamas et déclarations)

par Dan Williams et Nidal al-Mughrabi

JERUSALEM/CAIRE, 26 février (Reuters) - Des responsables israéliens se sont rendus lundi au Qatar, où le Hamas a son bureau politique, pour travailler sur les termes d'une trêve dans la bande de Gaza et d'un accord de libération des otages, a déclaré une source à Reuters.

La délégation israélienne, composée de représentants de l'armée et des services secrets (Mossad), est chargée de créer un centre opérationnel pour les négociations, a précisé la source. Sa mission consiste notamment à étudier le profil des détenus palestiniens dont le Hamas demande la libération en échange des otages.

La présence de la délégation israélienne à Doha laisse penser que les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ont avancé.

Des sources sécuritaires égyptiennes ont fait savoir que les négociations entre les délégations d'Israël et du Hamas se tiendraient cette semaine, d'abord au Qatar puis au Caire. Celles-ci seront organisées par l'intermédiaire des médiateurs et non en face à face.

Après avoir rencontré l'émir du Qatar le cheikh Tamim ben Hamad al Thani, le dirigeant du Hamas Ismaïl Haniyeh a salué les efforts des médiateurs pour mettre fin à la guerre et accusé Israël de gagner du temps alors que Gaza est assiégée.

"Nous ne permettrons pas à l'ennemi d'utiliser les négociations comme une couverture pour son crime", a-t-il déclaré.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est dit prêt à un accord mais a critiqué les demandes du Hamas "venues d'une autre planète".

"Evidemment, nous voulons cet accord si nous le pouvons. Cela dépend du Hamas. C'est vraiment de leur ressort", a-t-il déclaré à la chaîne américaine Fox News lors d'une interview. "Ils doivent revenir à la réalité", a-t-il ajouté.

Les discussions entre l'émir du Qatar et le chef du Hamas ont porté sur les efforts qataris pour définir "un accord de cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza", selon le bureau du cheikh Tamim ben Hamad al Thani.

La semaine dernière, des responsables israéliens ont discuté des conditions d'un accord de libération des otages lors de pourparlers à Paris avec des délégations des États-Unis, de l'Égypte et du Qatar, mais pas du Hamas.

Selon la Maison Blanche, les négociateurs sont parvenus à s'entendre sur les contours d'un tel accord, même si des discussions sont toujours en cours.

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué jusqu'ici être prêt à négocier uniquement une trêve temporaire pour libérer les otages détenus depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël.

De son côté, le Hamas affirme qu'il ne libérera pas la centaine d'otages qu'il détient encore si Israël ne promet pas de se retirer de Gaza et de mettre fin à la guerre. (Avec la contribution d'Ali Sawafta à Ramallah et d'Andrew Mills au Qatar, rédigé par Peter Graff, Blandine Hénault et Zhifan Liu pour la version française, édité par Tangi Salaün)