MEXICO CITY, 26 novembre (Reuters) - Le gouvernement et
l'opposition vénézuéliens ont demandé aux Nations unies de gérer
des milliards de dollars détenus dans des banques étrangères,
qui seront progressivement débloqués pour lutter contre la crise
humanitaire dans ce pays riche en pétrole, ont annoncé des
délégués à Mexico samedi.
Les fonds gelés s'élèvent à plus de 3 milliards de dollars,
avaient déclaré des sources à Reuters.
Après l'annonce, le département du Trésor américain a
accordé une licence à l'exploitant pétrolier Chevron,
pour lui permettre d'importer du brut vénézuélien aux
États-Unis.
Des représentants du gouvernement vénézuélien, menés par le
chef du Congrès Jorge Rodriguez, du Parti socialiste unifié
(PSUV), sont arrivés à Mexico vendredi pour signer un accord
avec leurs opposants politiques, représentés par l'homme
politique Gerardo Blyde, après plus d'un an de gel des
pourparlers.
Le fonds de "protection sociale" pourrait contribuer à
empêcher les Vénézuéliens de fuir leur pays en améliorant
l'accès à la nourriture, aux médicaments et aux soins médicaux,
et en finançant des projets d'infrastructure pour réparer le
réseau électrique du pays
Le fonds fait partie d'un vaste ordre du jour qui couvre les
sanctions américaines contre le Venezuela, les élections
présidentielles de 2024 et le statut de centaines de prisonniers
politiques.
Toutefois, ces questions ne seront pas abordées lors de ce
cycle de négociations.
Selon les estimations de l'Onu, plus de 7,1 millions de
Vénézuéliens ont quitté leur pays cette année, beaucoup émigrant
vers d'autres pays d'Amérique latine ou vers les États-Unis,
alors que le pays lutte contre une forte inflation et des
pénuries de nourriture et de médicaments.
Plus de la moitié des migrants vénézuéliens n'ont pas accès
à trois repas par jour, selon les estimations de l'Onu.
Au Venezuela même, plus de la moitié de la population a
connu une insécurité alimentaire modérée ou grave l'année
dernière, selon une enquête menée par des universités locales.
(Reportage Diego Ore Oviedo et Sarah Morland ; Version
française Kate Entringer)