CARACAS, 5 février (Reuters) - Une banque portugaise s'est opposée au transfert de 1,2 milliard de dollars de fonds vénézuéliens en Uruguay, a annoncé mardi un député de l'opposition, lors d'une séance parlementaire à Caracas.

L'opposant Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale qui s'est proclamé le 23 janvier chef de l'Etat par intérim, avait accusé la veille le président Nicolas Maduro de chercher à placer cette somme à l'étranger.

L'opposition soupçonne de longue date le successeur d'Hugo Chavez de chercher à vider les coffres de l'Etat avant d'être chassé du pouvoir.

"Je suis heureux d'informer le peuple vénézuélien que cette transaction n'a pas pu avoir lieu jusqu'à présent et que les ressources de tous les Vénézuéliens aient été préservées", a déclaré le député Carlos Paparoni, saluant le refus de la Novo Banco portugaise.

Les questions adressées à ce sujet au ministère vénézuélien de l'Information, qui gère toutes les demandes des médias, et à la banque, détenue à 75% par le fonds d'investissement américain Lone Star Funds, sont jusqu'ici restées sans réponses.

Douze pays de l'Union européenne ont reconnu lundi Juan Guaido en tant que chef de l'Etat par intérim. Il s'agit de la France, du Royaume-Uni, de l'Espagne, de l'Allemagne, de l'Autriche, du Danemark, de la Suède, du Portugal, des Pays-Bas, de l'Estonie, de la République tchèque et de la Pologne.

Les Etats-Unis, le Canada et plusieurs pays latino-américains l'avaient déjà fait le mois dernier. La Russie, la Chine et la Turquie continuent quant à elles à soutenir Nicolas Maduro, dont l'opposition conteste la réélection en mai.

Le pape François, de retour d'un voyage aux Emirats arabes unis, a proposé mardi la médiation du Vatican.

Juan Guaido doit rencontrer dans la journée les principaux représentants du patronat pour discuter d’un plan de relance de l'économie.

(Vivian Sequera et Angus Berwick avec Sérgio Gonçalves à Lisbonne Jean-Philippe Lefief pour le service français)