Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en progression comprise entre 0,4% et 0,7%.

À Paris, le CAC 40 perd 0,54% à 5.089,09 points en début d'après-midi. À Francfort, le Dax cède 0,05% tandis qu'à Londres, le FTSE prend 0,51%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,08%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro est quasi inchangée (-0,01%) et le Stoxx 600 perd 0,09%.

Le repli est plus marqué en Italie, où l'indice FTSE MIB se replie de 0,71% à 18.952,05 points, un plus bas depuis la fin février 2017.

La Commission européenne estime que le projet de budget italien pour 2019 enfreint de manière particulièrement grave les règles européennes en matière budgétaire, a-t-elle fait savoir jeudi dans une lettre remise au ministre italien de l'Economie Giovanni Tria, une démarche qui pourrait précéder un éventuel rejet de la loi de finances préparée par l'exécutif italien.

"La lettre a été formulée plus brutalement que d'habitude", commente Jim Reid, chargé de la recherche stratégique chez Deutsche Bank.

"Il est probable que les tensions s'aggravent la semaine prochaine avec une réunion de la Banque centrale européenne (BCE), qui risque d'être peu amène, et les évaluations des agences de notation", ajoute-t-il.

Standard & Poor's, qui note la dette italienne BBB avec une perspective stable, doit réévaluer la situation le 26 octobre et Moody's, qui a attribué à l'Italie la note de Baa2 assortie de perspectives négatives, devrait reviser sa note à la fin du mois.

Les marchés monétaires de la zone euro suggèrent une probabilité à 75% d'une hausse de taux de 10 points de base de la BCE en septembre 2019, contre une probabilité jugée certaine lundi, signe que les inquiétudes sur l'Italie jettent le doute sur la normalisation future de la politique monétaire de la banque centrale.

Au risque italien s'ajoutent les craintes sur l'économie chinoise après l'annonce d'un ralentissement de sa croissance au troisième trimestre. La progression du produit intérieur brut (PIB) de la Chine a été la faible depuis le premier trimestre 2009 dans un contexte de guerre commerciale avec les Etats-Unis.

En réaction, le régulateur boursier chinois a dévoilé vendredi une série de mesures visant à soutenir les marchés d'actions actuellement à la peine, annonçant qu'il encouragerait les fonds d'investissement à aider à répondre aux problèmes de liquidité des sociétés cotées et favoriserait les rachats d'actions.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

A Wall Street, nombre de sociétés seront à surveiller alors que la saison des résultats bat son plein: Procter & Gamble, American Express ou Paypal ont publié des résultats meilleurs que prévu. A l'inverse, le chimiste DowDupont perd 3,5% en avant-Bourse après avoir annoncé qu'une charge pour dépréciation pèsera sur ses résultats du troisième trimestre qui seront publiés le 1er novembre.

AUX VALEURS EN EUROPE

Les résultats de sociétés continuent d'animer les Bourses européennes avec notamment la chute de Michelin (-8,53%), pénalisé par la révision en baisse de ses prévisions de marché en dépit de performances jugées relativement solides au troisième trimestre.

Dans son sillage, l'indice Stoxx du compartiment automobile décroche de 2,53%, ce qui porte à près de 22% son repli depuis le début de l'année. Peugeot cède 3,77%, Faurecia 5,43% et Continental 5,3%.

D'autres avertissements sur résultats secouent la cote parisienne : Sopra Steria décroche ainsi de 23,68%, la plus forte baisse du Stoxx 600, et Bouygues chute de 10,02%.

A l'inverse, Fnac-Darty gagne 10,22% après avoir publié un chiffre d'affaires du troisième trimestre moins mauvais que prévu et annoncé un programme de rachats d'actions.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans repart à la hausse pour revenir à 3,192%, après avoir reculé la veille à la faveur d'achats refuge liés à la baisse du marché actions.

En Europe, les rendements des BTP italiens se tendent à nouveau en raison des frictions croissantes entre Rome et Bruxelles sur le projet de budget italien. Les taux à deux et cinq ans, gagnent entre huit et six points de base. Le rendement à 10 ans a touché un pic depuis février 2014, à 3,783%, avant de revenir à 3,714%.

Parallèlement, le rendement du Bund allemand à 10 ans se stabilise autour de 0,42% après être tombé jusqu'à 0,389% dans la matinée.

L'écart de rendement entre les échéances allemande et italienne s'est élargi jusqu'à plus de 337 points de base, son niveau le plus important depuis 2013.

CHANGES

L'euro reprend légèrement des couleurs après être tombé à 1,1431 dollar, un creux de 10 jours, fragilisé par les inquiétudes sur le projet de budget italien.

"L'euro souffre déjà considérablement, et cela pourrait empirer si la crise se mettait réellement en route, d'autant plus que le dollar offre maintenant des rendements attrayants", a déclaré Ulrich Leuchtmann, stratège en matière de change à la Commerzbank.

Parallèlement, l'indice du dollar est quasiment inchangé face à un panier de devises de référence.

De son côté, la livre sterling grappille 0,08% face au dollar après les déclarations de Michel Barnier, négociateur en chef de l'Union européenne sur le Brexit, qui a fait savoir que les Européens étaient à 90% d'accord avec les Britanniques sur un accord de sortie bien que la question irlandaise reste un obstacle.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en hausse après leur repli de la veille lié à l'annonce d'une hausse des stocks aux Etats-Unis et aux tensions autour de l'Arabie Saoudite et de l'affaire Khashoggi.

Jeudi soir, le président américain Donald Trump a mis en garde Ryad contre des conséquences "très sévères" s'il était avéré que des dirigeants saoudiens sont liés à la disparition du journaliste et opposant Jamal Khashoggi le 2 octobre à Istanbul.

Le baril de Brent prend 1,07% autour des 80 dollars, et le baril de brut léger américain (WTI) est à 69,2 dollars.

(Avec Abhinav Ramnarayan, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga