Paris (awp/afp) - Les taux obligataires reculent et les Bourses progressent vendredi, après la publication de chiffres d'inflation qui montrent que les prix ne redécollent pas aux États-Unis.

Les places boursières européennes ont terminé en hausse, après avoir été portées dans un premier temps par les résultats d'entreprises. Londres a signé de nouveaux records en séance (8.146,79 points) et en clôture (8.139,83 points) en progressant de 0,75% sur la séance. Paris a pris 0,89%, Francfort 1,36% et Milan 0,91%. A Zurich, le SMI a gagné 0,74%.

A Wall Street, les indices ont vite oublié la déception de la veille liée aux résultats de Meta pour se concentrer sur d'autres géants technologiques: Alphabet et Microsoft.

Vers 15H55 GMT, le Nasdaq avançait nettement de 2,02%, le Dow Jones de 0,40% et le S&P 500 de 1,06%.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt de l'emprunt des États-Unis à dix ans tombaient à 4,67% vers 15H55 GMT, contre 4,70% jeudi. Le rendement allemand à dix ans redescendait lui de 2,63% jeudi à 2,57% vendredi.

Indicateur macroéconomique le plus attendu de la semaine, l'indice PCE - l'indicateur d'inflation privilégié de la banque centrale américaine -, a été bien accueilli par les marchés.

L'inflation a atteint 0,3% sur un mois en mars, conformément aux attentes, inchangée par rapport au mois précédent. Hors alimentation et énergie, l'indice est également ressorti à 0,3%, là aussi en ligne avec les prédictions des économistes.

Le marché s'est concentré sur la progression sur un mois et a fait peu de cas de l'inflation sur un an, qui a atteint 2,7%, soit davantage que les 2,6% annoncés par les économistes.

"C'est un soulagement", a commenté Karl Haeling, de LBBW, après qu'un indicateur jeudi avait montré une accélération des prix aux États-Unis au premier trimestre.

La réunion de la Réserve fédérale (Fed) américaine de mardi et mercredi "sera cruciale", selon Florian Ielpo responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier IM.

Alphabet au tableau ___

Alphabet, la maison mère de Google, bondissait de plus de 10% après ses résultats trimestriels. Son patron Sundar Pichai a de plus assuré avoir "des trajectoires claires vers la monétisation de l'IA grâce à la publicité, au cloud et aux abonnements".

Le géant Microsoft (+2,39%) a aussi ravi les investisseurs avec des profits supérieurs aux attentes et surtout des perspectives optimistes sur sa capacité à générer des revenus à partir de ses investissements massifs dans l'intelligence artificielle (IA).

"Microsoft et Alphabet redonnent le sourire" après les résultats de Meta, souligne Christian Parisot, pour le courtier Aurel BGC.

Parmi les valeurs technologiques de Wall Street, Snap grimpait aussi de plus de 26%, après avoir favorablement surpris sur ses résultats, tandis qu'Intel chutait de 9,5% après une perte nette au premier trimestre.

A Francfort, Delivery Hero a chuté de 16,01% face aux inquiétudes concernant la concurrence en Arabie saoudite avec l'entrée sur ce marché du puissant chinois Meituan, selon Bloomberg, ce qui a éclipsé les résultats plutôt favorables du premier trimestre communiqués vendredi. Hellofresh (-3,63%) en a aussi pâti.

Daniel Kretinsky étend son empire de l'acier ___

L'aciériste allemand Thyssenkrupp a annoncé la vente de 20% de ses activités sidérurgiques au groupe du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui pourrait monter prochainement à 50% du capital. Le cours de Thyssenkrupp a pris 6,17% à Francfort.

Chute du yen ___

Vers 15H55 GMT, le yen plongeait de 1,18% à 157,50 yens pour un dollar, après être tombé face au billet vert à 157,67 yens, un plus bas depuis mai 1990.

La Banque du Japon (BoJ) n'a pas modifié son taux directeur, maintenu entre 0% et 0,1%, et a gardé un ton plutôt accommodant, malgré la chute inexorable du yen qui inquiète de plus en plus le pays.

Du côté du pétrole, le baril de Brent gagnait 0,49% à 89,46 dollars et le baril de WTI américain 0,45% à 83,96 dollars vers 15H55 GMT.

Le bitcoin cédait 2% à 63.499 dollars.

afp/rp