* Le Dow a perdu 0,14%, le S&P-500 0,01%, le Nasdaq a pris 0,18%

* Nouveaux records en séance pour le Dow et le S&P-500

* Sapient et Covance flambent (Actualisé avec des précisions, éléments de change et obligataires)

par Ryan Vlastelica et Yasmeen Abutaleb

NEW YORK, 3 novembre (Reuters) - La Bourse de New York a terminé sans grand changement lundi, les investisseurs ayant marqué une pause après le "rally" de la semaine dernière qui a poussé les indices Dow Jones et S&P à des records.

Ces derniers ont de fait inscrit de nouveaux records durant une séance sans relief avant de finir modestement dans le rouge.

Les marchés d'actions se sont bien comportés récemment, le Dow Jones ayant réalisé la semaine dernière sa plus forte hausse hebdomadaire depuis janvier 2013 et le S&P sa plus forte avancée en deux semaines depuis décembre 2011. Le Nasdaq a terminé vendredi à son plus haut niveau depuis mars 2000.

Les hausses ont été largement favorisées par une bonne "saison" des résultats mais aussi par des mesures inattendues de soutien à la croissance annoncées vendredi dernier par la Banque du Japon.

Ce mouvement de hausse avait toutefois été précédé d'un mouvement de rétrogradage qui a failli entraîner le S&P en phase de correction, caractérisée par une baisse de 10% par rapport à un plus haut, dans un climat de craintes d'une propagation du virus Ebola.

Si la dynamique du marché reste haussière, les mouvements pourraient être plus limités alors que la saison des résultat approche de sa fin. Sur quelque 70% des sociétés du S&P 500 ayant publié, 75,8% d'entre elles ont dépassé le consensus, selon les données de Thomson Reuters, nettement plus que la moyenne de long terme de 63%.

L'indice Dow Jones perd 24,28 points (0,14%) à 17.366,24. Le S&P-500 cède 0,24 point (0,01%) à 2.017,81. Le Nasdaq Composite, soutenu par les valeurs des semiconducteurs, gagne 8,17 points (0,18%) à 4.638,91.

STATISTIQUES MITIGÉES

"Le marché 'bull' (haussier) se fait peut-être vieux mais il reste bien portant et les investisseurs n'ont guère d'autre choix que de se porter sur les actions américaines", a dit Paul Schatz (Heritage Capital).

"Pour la première fois depuis un bon bout de temps, je ne crois pas en une vague qui emporte tout sur son passage; nous en sommes arrivés à un stade où les reprises (rally) vont être de plus en plus restreintes, ce qui veut dire que choisir les bons secteurs est plus que jamais important".

Plusieurs indicateurs économiques ont paru dans la matinée et dans l'ensemble, l'image économique qu'ils donnent est plutôt mitigée voire contradictoire.

Ainsi, selon l'Institute for Supply Management (ISM, La croissance du secteur manufacturier américain a été plus rapide que prévu en octobre, portée par un net rebond des nouvelles commandes.

Au contraire, cette croissance a ralenti en octobre à son rythme le plus faible depuis juillet, selon l'enquête auprès des directeurs d'achats de Markit.

Enfin, les dépenses de construction ont baissé en septembre pour le deuxième mois consécutif aux Etats-Unis en raison d'un déclin des investissements aussi bien publics que privés, ce qui pourrait être annonciateur d'une révision à la baisse des chiffres de la croissance américaine au troisième trimestre.

Aux valeurs, Sapient a bondi de 42% à 24,60 dollars, conséquence du projet de rachat de 3,7 milliards de dollars dévoilé ce lundi par Publicis. C'est la plus forte hausse de l'indice Nasdaq Composite.

Forte hausse également de Covance (+25,87%), objet d'une OPA de 6,1 milliards de dollars de Laboratory Corp of America Holdings, lequel a au contraire cédé 7,37%, plus forte perte du S&P-500.

General Motors a laissé 0,7% en raison de ventes inférieures aux attentes en octobre, tandis que Ford Motor a abandonné le même pourcentage même s'il a lui battu le consensus.

Les constructeurs automobiles américains ont publié lundi leurs plus fortes ventes pour un mois d'octobre depuis une dizaine d'années, à la faveur d'une solide demande de pick-ups et de SUV.

Deux autres sociétés, qui ont publié après la clôture, divergeaient dans leur orientation en après-Bourse.

American International Group a annoncé des résultats meilleurs que prévu au troisième trimestre, conséquence en particulier d'une meilleure performance de son métier de base qui est l'assurance. L'action gagnait 1,4% en après-Bourse.

Sprint a fait état d'une hausse de son chiffre d'affaires qui s'est révélée légèrement inférieure au consensus au cours de son deuxième trimestre fiscal. L'action cédait 5,25% à 5,86 dollars en après-Bourse.

LA BOJ "BOOSTE" LE DOLLAR

On dénombre sur le Nyse 1.565 baisses contre 1.511 hausses et sur le Nasdaq 1.487 baisses pour 1.199 hausses.

Quelque sept milliards de titres ont changé de mains, en deçà de la moyenne de 7,8 milliards d'octobre, selon BATS Global Markets.

Sur le marché des changes, le dollar a flambé contre le yen , dépassant les 114 en séance pour atteindre 114,20, son plus haut depuis décembre 2007, développant les gains inscrits après les annonces de la Banque du Japon de vendredi dernier.

Face à un panier de devises, il a par ailleurs inscrit un pic de quatre ans, soutenu par ailleurs par l'indice ISM mais certes pas par les deux autres statistiques du jour.

L'euro lui a été délaissé par les cambistes, restant sur la défensive dans l'attente de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi. Il a touché en Asie un plus bas depuis août 2012 de 1,2441 dollar.

Les rendements des Treasuries ont monté, celui du 10 ans atteignant brièvement un plus haut de plus de trois semaines de 2,384%, réagissant essentiellement à l'indice ISM.

Mais les intervenants hésitent à s'engager à la veille des élections de mi-mandat aux Etats-Unis et avant la statistique de l'emploi d'octobre en fin de semaine.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)