Walter Isaacson, le biographe officiel de Steve Jobs, ex-directeur de la rédaction du prestigieux Time Magazine, a déjà réalisé les biographies d’Albert Einstein, d’Henry Kissinger et de Benjamin Franklin. Il est parvenu à obtenir la confiance de Steve Jobs, qui s’était engagé à ne pas apporter de rectificatifs au texte. Une quarantaine d’heures d’entretiens exclusifs et près de 57 interviews de son entourage auront été nécessaires pour noircir les 630 pages de « Steve Jobs ».

Bill Gates égratigné
Le fondateur d’Apple, disparu le 5 octobre dernier, s’y livre sans retenue. Il explique longuement sa vision du business, sa définition de l’entreprenariat et commente ses concurrents, parfois sans ménagement. C’est ainsi que Bill Gates est égratigné à plusieurs reprises, Steve Jobs qualifiant le fondateur de Microsoft d’« homme d’affaires » dénué « d’imagination », presque une insulte venant de la part d’un homme qui affirme que devenir l’homme le plus riche du monde « n’a jamais été (s)on but ».

« Gagner des parts de marché était plus important pour lui (Bill Gates) que réaliser des chefs d’œuvre », note Steve Jobs, qui raille l’incapacité de Microsoft à « copier correctement le Mac ». « L’Humanité et l’art ne sont pas inscrits dans les gènes de Microsoft », enfonce-t-il. Le successeur de Bill Gates, Steve Ballmer, en prend lui aussi pour son grade : « Rien ne changera chez Microsoft tant que Ballmer sera aux commandes », assène encore Steve Jobs.

Tirs nourris sur Microsoft …
Le fondateur d’Apple s’en prend également à Google, coupable à ses yeux d’avoir copier l’iPhone et le système d’exploitation iOS avec Android. Steve Jobs se disait même prêt à « déclencher une guerre thermonucléaire » contre le système d’exploitation de Google, quitte à « dépenser jusqu’au dernier centime des 40 milliards de dollars d’Apple » (Lemonde.fr, 25/10)

… mais hommage à Mark Zuckerberg
En revanche, Mark Zuckerberg trouvait grâce aux yeux de Steve Jobs. Observant que les médias évoquaient « les » réseaux sociaux, Steve Jobs n’en voyait « qu’un seul, Facebook ». « J’admire Mark Zuckerberg. Je le connais assez peu, mais je l’admire pour ne pas avoir vendu et pour avoir voulu bâtir une entreprise », salue-t-il.

La biographie de Steve Jobs est annoncée dans les librairies françaises le 2 novembre.