ATHÈNES, 16 mars (Reuters) - Les vols à destination et en partance de Grèce étaient cloués au sol jeudi, tandis que les bateaux sont restés amarrés dans les ports, dans le cadre d'une grève à l'appel des principaux syndicats pour protester contre l'accident de train le plus meurtrier de l'histoire du pays survenu le mois dernier.

Les écoles publiques sont également fermées, et les services et transports publics sont aussi affectés par cette grève de 24 heures à l'initiative des principaux syndicats du secteur privé et du secteur public.

Cette grève marque le nouvel acte d'un mouvement de contestation successif à la collision frontale entre deux trains dans le centre du pays le 28 février qui a tué 57 personnes, pour la plupart des étudiants.

Les manifestants, qui se sont réunis devant le Parlement, accusent le gouvernement conservateur et la classe politique d'ignorer les avertissements répétés des syndicats sur les failles sécuritaires du réseau ferroviaire dans le pays.

"Nous voulons exprimer tous ensemble notre déception pour les manquements au fil des ans, mais surtout notre colère envers ce qui s'est passé à Tempi", a déclaré le syndicat du secteur privé GSEE, exigeant une enquête approfondie sur les causes de l'accident.

"Nous ne permettrons pas que le manque de transparence, la dissimulation, le renoncement aux responsabilités et les retards conduisent à l'oubli", a ajouté GSEE.

Une enquête judiciaire sur l'accident a été lancée.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue la semaine dernière dans la capitale Athènes et dans d'autres villes pour afficher leur colère, dans ce qui constituait les plus importantes manifestations contre le gouvernement entré en fonction en 2019.

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, dont le mandat prend fin en juillet prochain et qui devrait annoncer des élections au printemps, a demandé pardon pour l'accident, promettant de renforcer les effectifs du secteur ferroviaire et de moderniser les lignes. (Reportage Renee Maltezou; version française Jean Terzian et Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)