• Investissement et Marchés
Aperçus des marchés
Une réduction rappelant les marchés des années 1990, ou ceux des années 1970?
Auteur :
Le 5 novembre 2021
Imprimer

Dans un climat de gains, le chef de la direction et chef des investissements d'AGF survole la toile de fonds de l'économie actuelle, et considère les décennies qui pourraient permettre un rapprochement avec les conditions d'investissement actuelles.

Après un mois de septembre agité, l'indice S&P 500 a gagné près de 7 % depuis. D'autres indices boursiers mondiaux ont également bien rebondi. Comment expliquer cette remontée?

Les bénéfices du troisième trimestre ont clairement joué un rôle de catalyseur. Tout a commencé avec les excellents résultats déclarés par les banques américaines, puis, plus récemment, plusieurs autres sociétés emblématiques de l'indice S&P 500 ont dépassé les attentes en matière de bénéfices, y compris certains des plus grands émetteurs de logiciels à l'échelle mondiale. Fait peut-être plus encourageant encore, les entreprises de certains secteurs tels que les biens industriels, qui ont été touchées par les perturbations observées sur les chaînes d'approvisionnement, semblent bien résister à la tempête et font preuve d'un optimisme accru, laissant entendre que ces turbulences pourraient déjà commencer à s'estomper. Les marchés boursiers poursuivront tant bien que mal leur remontée, en raison de la solide croissance des bénéfices, mais le rythme de cette hausse sera difficile à maintenir, et ce, en dépit de l'effet saisonnier positif qui a tendance à se produire lors des derniers mois de l'année.

On peut s'attendre à des gains plus nuancés en novembre et en décembre, mais les inquiétudes au sujet de l'inflation et d'une possible hausse des taux d'intérêt vont sûrement s'intensifier. Rien que ces derniers jours, la Banque du Canada a laissé entendre qu'elle pourrait relever son taux directeur plus tôt qu'initialement prévu, étant donné la persistance de la hausse des prix. Par ailleurs, le marché semble d'ores et déjà anticiper jusqu'à cinq augmentations des taux, d'ici la fin de l'année prochaine. Parallèlement, la Réserve fédérale américaine (la Fed) a annoncé cette semaine qu'elle allait commencer à réduire son programme d'achat d'obligations d'ici quelques semaines. De même, les spéculations autour de la date à laquelle la Fed rehaussera son taux directeur vont bon train, car là encore, on pense que cela se produira bien plus tôt et, peut-être, de façon plus fréquente que prévu, ce qui risque de représenter un obstacle de taille pour de nombreuses actions américaines.

[NDLR : Il convient toutefois d'examiner les raisons qui pourraient pousser la Fed à ne pas rehausser ses taux. C'est ce que fait David Stonehouse, d'AGF, dans cet article.]

Bien évidemment, toutes ces questions ont commencé à se poser au moment même où l'économie a amorcé un ralentissement, au troisième trimestre, après avoir connu un rythme effréné au printemps dernier. Cette récente faiblesse est en partie imputable au variant Delta de la COVID-19, qui a limité l'activité économique tout au long de l'été dans de nombreux pays, y compris aux États-Unis. Heureusement, les retombées de ce variant diminuent, mais même si le pire de la pandémie est enfin derrière nous, l'économie ne retrouvera vraisemblablement pas la vigueur qu'elle a connue plus tôt cette année, surtout si les gouvernements continuent de réduire leurs mesures de relance. Autrement dit, les investisseurs ne devraient pas croire aussi facilement à une hausse considérable des taux « à court terme » l'année prochaine. Certes, ce scénario est le plus plausible si l'inflation persiste, mais cette issue n'est pas pour autant acquise, si la hausse des taux engendre un risque de ralentissement important de l'économie.

Néanmoins, les difficultés découlant d'une hausse des taux d'intérêt ne seraient pas le seul frein à la croissance : la Chine, qui représente la deuxième économie mondiale par sa taille, reste confrontée à des préoccupations concernant la production en raison de pénuries d'énergie et de matériaux. Par ailleurs, sa politique de tolérance zéro à l'égard de la Covid-19 et sa réglementation particulièrement stricte risqueraient de nuire davantage à la croissance, à court terme.

La situation des investisseurs aujourd'hui évoque-t-elle pour vous une période antérieure?

Je pense immédiatement aux années 1990, qui étaient, en toute honnêteté, une période idéale pour les investisseurs boursiers, à l'exception de quelques accrocs. Pendant cette décennie, l'inflation était limitée, aux alentours de 3 %, ce qui a entraîné une hausse des taux d'intérêt et des rendements obligataires, mais de façon lente et mesurée, ce qui a permis de ne pas nuire aux marchés boursiers. Aux États-Unis par exemple, l'indice S&P 500 oscillait un peu au-dessus de 300 points au début de l'année 1990, pour nettement dépasser les 1 000 points à la veille du nouveau siècle. Cette progression a certes été quelque peu entachée, vers la fin, par la spéculation excessive, qui a fini par conduire à la tristement célèbre « débâcle technologique » au début des années 2000. Toutefois, là où je veux en venir, c'est que cela prouve que l'inflation, dans une certaine mesure, n'est pas nécessairement une mauvaise chose, si elle est modérée et qu'elle ne se traduit pas par un resserrement brutal de la politique monétaire.

Toutefois, ce que les investisseurs souhaitent éviter, c'est une situation comme celle qui prévalait dans les années 1970, lorsque les prix des matières premières avaient flambé, que l'économie s'était atrophiée et que la stagflation s'était installée. Il s'agit pourtant d'une véritable possibilité : en effet, si les prix de l'énergie continuent de grimper au rythme observé dernièrement, le phénomène pourrait avoir une incidence négative sur les dépenses des consommateurs et sur la trajectoire de l'économie. Dans ce contexte, les titres liés aux produits de base pourraient se maintenir à un niveau satisfaisant, les secteurs défensifs comme la consommation de base et les services aux collectivités pourraient se trouver avantagés, mais la situation serait compliquée et les conditions seraient peu favorables pour les investisseurs.

Kevin McCreadie est chef de la direction et chef des investissements de La Société de Gestion AGF Limitée. Il contribue régulièrement àPerspectives AGF.

Apprenez-en davantage sur nos compétences en matière d'investissement fondamental, quantitatif et alternatif.

Apprenez-en davantage sur nos compétences en matière d'investissement fondamental, quantitatif et alternatif.

Les commentaires que renferme le présent document sont fournis à titre de renseignements d'ordre général et sont fondés sur de l'information disponible au 13 octobre 2021. Ils ne devraient pas être considérés comme des conseils en matière de placement, une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente de valeurs mobilières. Nous avons pris les mesures nécessaires pour nous assurer de l'exactitude de ces commentaires au moment de leur publication, mais cette exactitude n'est pas garantie. Les conditions du marché peuvent influer sur les décisions de placement découlant de l'utilisation ou prises sur la foi des renseignements contenus dans cet article. Nous invitons les investisseurs à consulter un professionnel des placements.

Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux de l'auteur et ne représentent pas nécessairement les opinions d'AGF, de ses filiales ou de ses sociétés affiliées, et ne peuvent être associés à aucun fonds ni à aucune stratégie d'investissement.

Placements AGF est un groupe de filiales en propriété exclusive de La Société de Gestion AGF Limitée, un émetteur assujetti au Canada. Les filiales de Placements AGF sont Placements AGF Inc. (PAGFI), AGF Investments America Inc. (AGFA), AGF Investments LLC (AGFUS) et AGF International Advisors Company Limited (AGFIA). AGFA et AGFUS sont inscrites aux États-Unis à titre de conseillers. PAGFI est inscrite à titre de gestionnaire de portefeuille auprès des commissions de valeurs mobilières à travers le Canada. AGFIA est réglementée par la Central Bank of Ireland et est inscrite auprès de l'Australian Securities & Investments Commission. Les filiales faisant partie de Placements AGF gèrent plusieurs mandats comprenant des actions, des titres à revenu fixe et des éléments d'actif équilibrés.

MD Le logo « AGF » est une marque déposée de La Société de Gestion AGF Limitée et est utilisé aux termes de licences.

Au sujet de La Société de Gestion AGF Limitée

Fondée en 1957, La Société de Gestion AGF Limitée (AGF) est une société indépendante de gestion de placements diversifiés à l'échelle mondiale. AGF apporte de la discipline en offrant l'excellence en matière de gestion de placements par l'entremise de ses volets axés sur des activités fondamentales et quantitatives de même que sur des actifs non traditionnels et des avoirs de particuliers bien nantis, afin de procurer une expérience exceptionnelle à la clientèle. La gamme de solutions d'investissement d'AGF s'étend à l'échelle mondiale à une vaste clientèle, depuis les conseillers financiers jusqu'aux investisseurs particuliers et aux investisseurs institutionnels comprenant des caisses de retraite, des programmes d'entreprise, des fonds souverains, des fonds de dotation et des fondations.

Pour de plus amples renseignements, veuillez visiter AGF.com.

Ⓒ 2021 La Société de Gestion AGF Limitée. Tous droits réservés.

Attachments

  • Original document
  • Permalink

Disclaimer

AGF Management Limited published this content on 05 November 2021 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 11 November 2021 18:46:00 UTC.