par Jonathan Gould

Le bénéfice net du premier assureur européen s'est établi à 1,87 milliard d'euros, contre 1,54 milliard au deuxième trimestre 2008 et 1,61 milliard attendu par les analystes interrogés par Reuters.

"Allianz est prêt pour ce que nous percevons comme "la nouvelle normalité", c'est-à-dire un environnement continu de marché difficile avec des rentabilités structurellement plus basses", a déclaré le président du directoire, Michael Diekmann dans un communiqué.

Il a souligné qu'Allianz était fortement capitalisé et capable de résister à des chocs de marchés potentiels, faisant écho aux déclarations de son concurrent français Axa en milieu de semaine.

"Nous sommes bien diversifiés, à la fois d'un point de vue géographique et d'un point de vue de l'activité, et de ce fait à même de bénéficier d'une reprise des marchés", a-t-il ajouté.

Les analystes ont principalement retenu la dégradation du résultat d'exploitation de la principale activité du groupe, l'assurance IARD (incendies, accidents, risques divers), pratiquement réduit de moitié à 895 millions d'euros, en raison notamment d'une baisse du résultat des investissements et des garanties.

AMÉLIORATION DANS L'ASSURANCE VIE ET L'ASSURANCE SANTÉ

Son ratio combiné, qui mesure le rapport entre d'une part la somme des frais de gestion et le coût des sinistres, et d'autre part le total des primes acquises, est monté à 98,9% contre 93,5% lors de la même période l'an dernier, traduisant une dégradation de la rentabilité.

"Le chiffre le plus important selon nous est le ratio combiné un peu décevant", commente Thorsten Wenzel, analyste à DZ Bank, dans une note.

Les résultats en demi-teinte d'Allianz contrastent avec la performance de certains de ses principaux concurrents européens comme Zurich Financial Services, Aviva et RSA qui ont tous dépassé les attentes au premier semestre.

Allianz table sur une amélioration du ratio combiné au second semestre grâce à une hausse des taux de renouvellement et aux nouvelles activités. Le directeur financier Helmut Perlet a dit aux journalistes qu'un ratio combiné de 97% était atteignable cette année.

En milieu de journée, le titre abandonne 3,1% à 73,15 euros, la plus forte baisse du Dax, sousperformant l'indice DJ Stoxx du secteur européen de l'assurance qui perd dans le même temps 1,9%.

Comme d'autres assureurs, le groupe allemand a bénéficié du rebond des marchés financiers au deuxième trimestre.

Les dépréciations sur les investissements, comme la dette et les actions, ont fortement baissé pour s'élever à 144 millions d'euros, contre 506 millions au deuxième trimestre 2008.

Par ailleurs, le résultat opérationnel de son activité d'assurance-vie et d'assurance santé a bondi de 40% grâce au résultat des investissements et une hausse de 10% des revenus tirés des primes.

Le numéro deux européen de l'assurance, Axa, a fait état mercredi d'une baisse moins importante que prévu de ses résultats semestriels et s'est dit bien armé pour faire face à une éventuelle dégradation des conditions de marché ou profiter d'un rebond.

Version française Danielle Rouquié et Gwénaëlle Barzic