L'indice Dow Jones a perdu 158,67 points, soit 0,89%, à 17.729,68. Le Standard & Poor's-500, plus large, a cédé 23,12 points (-1,1%) à 2.079,51 et le Nasdaq Composite a reculé de 33,08 points (-0,64%) à 5.123,22.

L'indice sectoriel S&P de l'énergie a abandonné 3,11% et les géants pétroliers Exxon Mobil (-2,86%) et Chevron (-2,41%) affichent les plus mauvaises performances du Dow, dont une seule valeur, UnitedHealth a fini dans le vert.

Sur le marché pétrolier Nymex, le baril de brut léger américain (WTI) perdait plus de 4% à 40,16 dollars en fin de séance.

La baisse des indices s'est amplifiée en fin de séance en réaction aux informations sur une fusillade mortelle en Californie, dont les circonstances exactes et le bilan n'étaient pas encore établis au moment de la clôture.

Parallèlement, dans un discours à l'Economic Club de Washington, Janet Yellen a expliqué qu'un relèvement des taux de la Fed, lorsqu'il interviendrait, équivaudrait à prendre acte de la vigueur de la reprise américaine. Elle n'a toutefois donné aucun indice sur la date de ce relèvement, qui pourrait intervenir dès la prochaine réunion de politique monétaire, les 15 et 16 décembre.

YELLEN CONFIANTE, LE DOLLAR MONTE

Janet Yellen a aussi exprimé sa confiance dans l'économie américaine, des propos venus s'ajouter à des indicateurs économiques encourageants: selon l'enquête mensuelle du cabinet ADP, le secteur privé a créé 217.000 postes le mois dernier aux Etats-Unis, un chiffre supérieur aux attentes et le plus élevé enregistré depuis juin.

Ses propos ont profité au dollar, qui a touché son plus haut niveau depuis la mi-avril face à l'euro à 1,0550 avant de céder un peu de terrain, pour terminer la journée autour de 1,0610. L'appréciation du billet vert a pesé sur l'or, tombé au plus bas depuis février 2010 à 1.050,25 dollars l'once.

Par ailleurs, les statistiques trimestrielles de la compétitivité suggèrent que la croissance des salaires pourrait commencer à accélérer.

Dans son Livre beige publié pendant la séance, la Fed explique en outre avoir observé certains signes de pression à la hausse sur les salaires ces dernières semaines.

La présidente de la Fed s'exprimera de nouveau jeudi, cette fois au Congrès, à la veille de la publication du rapport mensuel du département du Travail. Le consensus des estimations d'économistes donne 200.000 créations de postes pour novembre et un taux de chômage inchangé à 5,0%.

L'ÉVENTUALITÉ D'UNE SCISSION FAIT BONDIR YAHOO

En dépit de la tendance baissière dominante, le Nasdaq a passé une bonne partie de la séance dans le vert, soutenu par les nouveaux records historiques inscrits par plusieurs poids lourds de la cote, comme Amazon, Netflix ou Alphabet. Mais seul ce dernier est resté en hausse jusqu'à la clôture.

Yahoo a quant à lui bondi de 5,76%. Le groupe envisage de vendre le coeur de ses activités internet et réfléchit à l'avenir de sa participation dans le géant chinois du commerce en ligne Alibaba (+1,19), valorisée plus de 30 milliards de dollars.

Egalement en vue, les valeurs du transport aérien ont profité de l'annonce par Delta Air Lines d'une hausse de 1,5% de son chiffre d'affaires unitaire au siège-mille offert (PRASM) en novembre. Le titre Delta a pris 1,38% American Airlines 1,29%.

Quelque 7,4 milliards de titres ont changé de mains sur la journée, contre 6,8 milliards en moyenne sur 20 dernières séances, selon les données Thomson Reuters.

Le marché obligataire a lui peu réagi aux indicateurs et au discours de Janet Yellen. Le rendement des Treasuries à dix ans s'affichait à 2,182% en fin de journée, contre 2,180% mardi, tandis que le deux ans remontait à 0,938%.

"Je ne pense pas que les cours des Treasuries bougent beaucoup à partir de maintenant. On a à peu près intégré une hausse de 25 points de base (des taux)", explique Kim Rupert, d'Action Economics.

(Caroline Valetkevitch, avec Sweta Singh et Charles Mikolajczak; Marc Angrand pour le service français)