Milan (awp/afp) - Le groupe autoroutier et aéroportuaire italien Atlantia, contrôlé par la famille Benetton, a annoncé mardi avoir enregistré une perte de 772 millions d'euros au premier semestre en raison de l'impact du coronavirus et de l'effondrement meurtrier du pont de Gênes.

Pour faire face aux conséquences de ce drame, le groupe a dû prendre de nouvelles provisions à hauteur de 700 millions d'euros, portant le total à 3,4 milliards.

Sur le semestre, son chiffre d'affaires opérationnel a par ailleurs reculé de 34%, à 1,89 milliard d'euros sous l'effet de l'épidémie de coronavirus.

Le trafic sur les autoroutes gérées par le groupe a diminué de 39,1% en Espagne, 37,7% en Italie, 33,3% en France, 32,5% au Chili et 14,1% au Brésil.

Le trafic passagers a lui chuté de 69% aux Aéroports de Rome et de 67,9% à l'aéroport de Nice.

Atlantia est dans la tourmente depuis l'effondrement du pont de Gênes en août 2018, qui a fait 43 morts et qui était géré par sa filiale Aspi (Autostrade per l'Italia), dont il détient 88%.

L'enquête, encore en cours, a mis en évidence de graves manquements concernant l'entretien du pont.

Contrainte et forcée, la famille Benetton a décidé, mi-juillet, de se retirer des autoroutes italiennes, mettant fin à des mois de négociations et de tensions avec le gouvernement italien.

Le projet d'accord prévoit "le transfert immédiat du contrôle" d'Aspi du groupe Atlantia à un organisme public, la Caisse des dépôts et prêts (CDP).

Mais Atlantia a fait état mardi "de difficultés concrètes dans la poursuite positive des négociations" avec la CDP "non seulement pour s'accorder sur la définition des mécanismes de détermination de la valeur de marché d'Autostrade per l'Italia, mais aussi du fait des demandes de la CDP de prendre des engagements supplémentaires à ceux prévus dans la lettre du 14 juillet 2020".

Dans le but d'accélérer la définition de l'accord avec le gouvernement, le conseil d'administration "a estimé qu'il devait également identifier - dans un esprit de bonne foi - des solutions alternatives appropriées pour parvenir à une séparation entre la société et Autostrade per l'Italia, qui apportera une certitude au marché, tant en termes de calendrier, transparence et protection indispensable des droits de tous les investisseurs et parties prenantes concernés".

Le conseil d'administration a évalué deux possibilités: la vente, dans le cadre d'un processus concurrentiel international, géré par des conseillers indépendants, de la totalité des 88%, à laquelle la CDP peut participer avec d'autres investisseurs institutionnels de son choix, ou la scission partielle et proportionnelle de 88% au maximum d'Autostrade per l'Italia par la création d'une société publique cotée en Bourse. Ces deux opérations -a précisé le groupe - peuvent être menées par Atlantia en parallèle, jusqu'à un certain point.

afp/rp